>>Bientôt le 47e Forum économique de Davos
Le président chinois Xi Jinping, le 17 janvier à Davos, en Suisse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La grande salle du palais des congrès était pleine à craquer, signe des attentes des chefs d'entreprise, ministres, décideurs de tout poil présents cette semaine dans cette station de ski suisse pour le Forum économique mondial.
Ils n'ont pas été déçus. M. Xi a servi un discours de près d'une heure, ciselé de paraboles ("l'économie mondiale est un grand océan", "la mondialisation est une lame à double tranchant") et de références littéraires, chinoises mais aussi occidentales, quand il a rendu hommage à Charles Dickens ou au discours de Gettysburg d'Abraham Lincoln.
Surtout, il leur a tenu un discours rassurant et favorable à la mondialisation.
"Nous devons rester attachés au développement du libre-échange (...) et dire non au protectionnisme", et "toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits (...) est impossible et à rebours de l'histoire", a-t-il dit, plantant une banderille dans le dos de Donald Trump, sans le nommer.
Le futur président américain, qui prendra ses fonctions vendredi 20 janvier, a bâti son succès électoral sur la dénonciation des effets de la mondialisation sur les emplois américains et menace d'ériger des barrières douanières.
"Personne n'émergera en vainqueur d'une guerre commerciale", a encore prévenu M. Xi.
"Il a brillamment saisi cette occasion pour tenter de prendre le +leadership+ mondial", s'est enflammé John Neill, qui dirige le groupe britannique de logistique Unipart, estimant avoir peut-être assisté à un tournant historique. D'autres participants se sont montrés un peu plus mesurés.
Car depuis près de 50 ans, Davos réunit des dirigeants d'entreprises, des chefs de gouvernement, des hommes politiques, des artistes, toute une élite globalement acquise au libre-échange sous toutes ses formes.
Ils débattent des orientations du monde dans le grand centre des congrès ou se rencontrent discrètement pour parler affaires dans une salle de réunion, ou accoudés au bar, dans un grand hôtel, ou encore au cours de ces fameuses fêtes qui participent à la renommée de Davos.
Cette édition a cependant une saveur particulière compte tenu de l'hostilité croissante d'un partie importante des populations occidentales envers la mondialisation, notamment d'une classe moyenne en voie de déclassement. Des électeurs qui ont voté pour Donald Trump, pour le Brexit (la Première ministre britannique Theresa May doit à cet égard s'exprimer jeudi 19 janvier) et vont peut-être bousculer le jeu politique en France, en Allemagne, etc.