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Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a gonflé de 6,7% l'an dernier, au plus bas depuis 1990, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).
Ce chiffre correspond à la prévision médiane de 23 experts sondés par l'AFP, et reste conforme aux anticipations du régime, qui visait une performance annuelle entre 6,5% et 7%. La croissance chinoise avait trébuché à 6,9% en 2015.
Des voitures sorties d'usine sur un gigantesque parking Shenyang, dans la province de Liaoning (Nord-Est), le 16 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette statistique officielle, en dépit d'une fiabilité très contestée, est scrutée de près : le pays représente toujours 30% de la croissance planétaire et reste la première puissance commerciale du globe.
Après une croissance de 6,7% sur chacun des trois premiers trimestres de 2016, la Chine a enregistré une légère accélération sur les trois derniers mois de l'année, avec une progression de 6,8% du PIB.
Mais les piliers de l'économie chinoise restent fragiles : une embardée du crédit alimentée par des taux accommodants, des dépenses publiques fortement accrues dans les infrastructures, et surtout un boom du marché immobilier à l'unisson d'une envolée des prix dans les grandes villes.
"Dans l'ensemble, l'économie continue d'évoluer dans une fourchette appropriée, elle gagne en qualité et en efficacité", s'est cependant réjoui le BNS dans un communiqué.
De fait, Pékin vante volontiers ses efforts de rééquilibrage : il entend doper la consommation intérieure, les nouvelles technologies et les services, et restructurer les sociétés d'État, au détriment des industries traditionnelles.
La production industrielle a ainsi continué de ralentir en décembre, avec une progression de 6% sur un an, contre 6,2% en novembre. C'est en deçà des 6,1% attendus par les analystes interrogés par Bloomberg.
À l'inverse, les ventes de détail, baromètre de la consommation des ménages, ont gonflé le mois dernier de 10,9% sur un an, davantage que les 10,8% de novembre et que l'anticipation du marché (10,7%).
"Néanmoins, nous devons être conscients que la situation intérieure et extérieure reste compliquée et qu'il reste encore à consolider les fondements de notre économie", a prévenu le BNS.
Les exportations chinoises - moteur crucial de la croissance - se grippent : elles ont plongé de 7,7% en 2016. Et la transition économique s'avère douloureuse : l'industrie chinoise est plombée par des surcapacités et hantée par des sociétés étatiques "zombies" surendettées, tandis que les fuites de capitaux s'intensifient.
Soucieuses d'éviter un atterrissage brutal et de stimuler l'activité, les autorités ont nettement gonflé leurs dépenses dans les infrastructures : les investissements en capital fixe ont progressé de 8,1% en 2016, renforcés par les efforts de relance budgétaire du gouvernement.