Anoa Dussol Perran. |
D’une taille de guêpe, et le sourire toujours aux lèvres, cette quinquagénaire a connu le succès à 30 ans, âge auquel elle a créé l’entreprise Dussol & Associés, spécialisée dans l’immobilier et la construction. Par la suite, la jeune entrepreneuse a monté d’autres sociétés diversifiées dans le vignoble, la commercialisation immobilière, et les services aériens, sur l’île de Saint-Martin et celle de Saint-Barthélemy, dans les Antilles.
Mais Mme Anoa a toujours voulu revenir dans son pays natal. C’est ainsi qu’en 1993, plus de trente ans après son départ du Vietnam, elle a pris un hélicoptère depuis la France pour retourner sur sa mère Patrie. Elle a alors traversé 22 pays, sur une distance de plus de 13.000 km, pendant vingt-deux jours, pour arriver à Hanoi. Cet événement avait été relayé dans plusieurs journaux vietnamiens et français.
«Comme j’étais partie à l’âge de 4 ans (en 1961), je ne me souvenais du Vietnam que le parfum des fruits tropicaux, et la voix des vendeurs ambulants dans la rue...», raconte t-elle.
Développer le tourisme au Vietnam
Entrepreneuse dans l’âme, Mme Anoa comprend alors que le Vietnam a de nombreux potentiels touristiques. C’est pourquoi, début 1994, elle décide d’investir sur l’île de Phu Quôc, province de Kiên Giang (Sud). Projet qu’elle abandonne finalement suite à des formalités administratives trop complexes. Mais notre trentenaire avancée ne s’avoue alors pas vaincue. Elle voyage du Nord au Sud du Vietnam, et décide, deux ans plus tard, de poser ses valises sur la plage de Long Hai, à environ une centaine de kilomètres de Hô Chi Minh-Ville, pour y construire une villégiature aux normes internationales. «Cette plage m’a séduit par sa beauté et son calme».
C’est ainsi qu’en 1996, elle et son acolyte Hoàng Thi Phuong Dung, sont les premiers investisseurs à Long Hai dans ce domaine. «À cette époque, nous étions pionniers dans cette région. Cette zone n’avait pas ni électricité, ni eau, ni ligne téléphonique. Au début ça a été très difficile. Les autorités provinciales ne croyaient pas en notre projet. Mais nous avons finalement obtenu des résultats très encourageants», raconte-elle.
Une salle de séjour à An Hoa Résidence. |
Mme Anoa a rencontré son mari Ricardo Perran en 1992 a Hanoi, lorsqu’elle revenait pour la première fois au Vietnam en mission pour le programme de la rénovation de l’hôtel Sofitel Metropole à Hanoi, tandis que Ricardo Perran, lui était a cette époque, le premier directeur général en place pour l’ouverture du Sofitel Metropole à Hanoi ; puis le temps passe, d’année en année, et en 1998 avec d’autres partenaires ils se sont associes pour développer et ont crée Anoasis Beach Resort, avec des bungalows de style architectural vietnamien. Des logements de toiles en feuilles de cocotier, décorés par les sacs de brocatelle et des poteries, un vrai «petit chez-soi» pour les familles, surtout le week-end.
Pour promouvoir leur villégiature, le couple a dès le début organisé de nombreux séjours professionnels, tant avec des Vietnamiens que des étrangers. Le voyage allant de pair avec l’organisation de conférences, et durant quatre ans d’affilées (2002-2005), Anoasis Beach Resort a même été désignée comme la meilleure villégiature du Sud par le journal Thoi bao kinh tê Viêt Nam (Vietnam Economic Times).
Une femme d’affaires exemplaire
Mais fin 2006, les choses se gâtent. Le typhon Durian frappe la plage de Long Hai et la détruit en grande partie. Après l’avoir restaurée, Mme Anoa l’a rétrocédé à une grosse société. «Plus je rencontre de difficultés, plus je suis solide et énergique», explique t-elle.
Après cet incident, notre Viêt kiêu investit dans la construction d’An Hoa Résidence. Un complexe des villas de résidence hôtelière, de 200 m² a 900 m² ; chacune dotée de trois à quatre chambres, d’un salon, d’une salle à manger et d’une cuisine. Sans compter bien sur une piscine, un jacuzzi, et une terrasse donnant sur la plage pour les soirées en plein air... un site idéal, paisible, loin des tumultes de la ville.
En 2011, An Hoa Résidence est rentrée dans le classement officiel des «résidences-villas de luxe», établi par l’Administration nationale du tourisme, avec son style reflétant le «chic» français et les traditions vietnamiennes... Le bien être chez soi !
Anoa Dussol Perran a reçu plusieurs récompenses du Vietnam ainsi que de la province de Bà Ria-Vung Tàu pour ses activités. Précisément, en 2011, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam lui a remis le titre de «Femme d’affaires exemplaire de la région du Sud».
Un projet de «Maison du Vietnam» en France
Dans le cadre du 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Vietnam et la France, Anoa Dussol Perran souhaite réaliser une «Maison du Vietnam» en France, genre de maison d’hôtes, adaptées du concept de son site à Long Hai. «Je suis de nationalité française, d’origine vietnamienne, vivant et travaillant au Vietnam depuis plus de vingt ans, pour des raisons d’attachement à mes deux patries. Ce projet pourrait servir de levier pour ouvrir des échanges entre ces deux identités culturelles, partager leurs coutumes et leurs traditions, et élargir leurs coopérations en matière de tourisme et de loisir. Ce projet vise à développer l’économie de la province de Bà Ria-Vung Tàu et de tout le Vietnam», a-t-elle précisé. Elle a par ailleurs fait savoir qu’en 2013-2014, toujours en partenariat et sous le patronage d’An Hoa Résidence, était envisagé un grand défilé de mode crée par la célèbre styliste Minh Hanh, soit à Paris, soit au château de Versailles.
Hoàng Giang/CVN