Et pour cause, le pho y est succulent. «Je commande cette soupe vietnamienne au moins une fois par semaine. Et j’y retourne parfois deux ou trois fois dans les jours qui suivent», confie avec enthousiasme Eléonore Sulser, critique littéraire au Temps, un quotidien Suisse.
Huynh Khanh Tiêt, patron de la Maison d’Asie, sert un bol de pho à ses clients. |
Il faut dire que le restaurant La maison d’Asie, qui a ouvert ses portes il y a déjà 16 ans, se situe en plein centre-ville de Genève, à quelques minutes seulement des bureaux du journal. Il y a quelque temps, le restaurant se trouvait près de la gare dans des locaux étriqués. Mais il a récemment déménagé, gagnant ainsi de l’espace et un confort supplémentaire pour accueillir les clients.
Mme Sulser aime à souligner que le pho est un plat complet. Ce plat qui, comme la pizza italienne, a déjà fait le tour du monde. Il constitue désormais le choix de prédilection de la journaliste à l’heure du déjeuner. «À peine ai-je fini mon repas que j’ai déjà envie d’y retourner avec ma collègue, qui est tout aussi enthousiaste que moi. Il suffit que l’une de nous dise +allons déjeuner+ et on sait immédiatement que l’on va prendre un pho», raconte-t-elle, tout sourire à la seule évocation seule de ce rendez-vous régulier.
Notons par ailleurs le tee-shirt mémorable que Huynh Khanh Tiêt, le gestionnaire, porte fièrement, avec un bol de pho, des baguettes, et le mot iPho, détournant ainsi la marque iphone. Un coup marketing très futé pour promouvoir et faire connaître le pho, auprès d’un public large.
Les clients sont nombreux à goûter au pho. |
Mais le restaurant propose bien d’autres plats vietnamiens comme les chè (compote sucrée), les hoành thanh (raviolis frits) ou les nems. «Ici, on ne se contente pas de présenter une carte avec des plats variés. Nous accordons également beaucoup de soins à la préparation et à la cuisson des plats pour ravir les papilles des plus fines bouches», souligne le gérant. Et le succès est au rendez-vous ! Chaque jour, Vietnamiens d’origine ou simples amateurs de pho, les clients sont nombreux. «Et parmi eux, on trouve souvent des diplomates et des consuls», confie Trân Thành Nhân, un serveur de la Maison d’Asie. Selon lui, il ne serait pas rare non plus d’y apercevoir Ngô Quang Xuân, ancien chef de la Délégation permanente du Vietnam auprès de l’ONU ou la lauréate du premier concours de beauté Miss Monde du Vietnam, Ngô Phuong Lan.
Le bouillon, la clef du success
M. Tiêt sait qu’il n’est pas le seul restaurateur à proposer des plats vietnamiens sur sa carte, mais il pense aussi qu’il est probablement une des adresses préférées de nombreux amateurs de cuisine vietnamienne. Il n’a aucun doute là-dessus. «C’est grâce au bouillon. La viande doit y mijoter sept heures consécutives. Ce n’est que comme cela que l’on peut retrouver le goût authentique du pho vietnamien !» Mais ce n’est pas tout : oignons verts, piments, poivre, cannes à sucre, citrons, vermicelles et épices en tout genre… Les ingrédients sont importés directement du Vietnam. Pour finir, un détail qui ne gâche rien : un bol de pho ne coûte que 20 francs suisses. Un prix tout à fait raisonnable pour les habitants de la ville.
Vietnamienne résidant en Suisse le temps d’un stage, je n’ai pas été mécontente du bol de pho que j’ai goûté ici. Mais à vrai dire, le véritable point fort de ce lieu, c’est l’impression d’y retrouver le Vietnam. Le temps d’un repas, le mal du pays s’efface. Et si une douce nostalgie nous atteint on peut aisément la partager avec le gérant ou le serveur….
Texte et photos : Diêu An/CVN