Une "taxe carbone" contre le "dumping environnemental" en France

Le président français, Nicolas Sarkozy, s'est dit le 24 mars favorable à une "taxe carbone" qui "permettra de faire participer les importations au financement de la protection sociale et de lutter contre le "dumping environnemental".

"Je ne verrais que des avantages à une taxe carbone qui permettra de faire participer les importations au financement de notre protection sociale", a déclaré le chef de l'État français lors d'une réunion publique à Saint-Quentin (Aisne, Nord-Est de la France).

"Il y a des pays qui ne respectent aucune des règles environnementales que nous imposons à nos entreprises. Et bien ces pays paieront à ce moment-là, dans le cadre de la taxe carbone que nous aurons, une taxe qui est parfaitement normale", a-t-il ajouté.

"Il n'y a aucune raison que nous acceptions, en plus du dumping social, du dumping monétaire, du dumping fiscal, un dumping environnemental qui finira par conduire le monde à la ruine", a-t-il conclu sous les applaudissements.

Il a rappelé son intention de supprimer la taxe professionnelle, payée par les entreprises et qui sert à financer les collectivités locales.

"Je propose de supprimer la taxe professionnelle qui n'existe nulle part ailleurs. Dans un monde libre, si on taxe l'investissement et le travail, le travail et l'investissement iront ailleurs", a-t-il dit.

"Quand les usines et l'industrie seront parties, après on fera partir les services et il ne restera plus rien", a ajouté M. Sarkozy, estimant que "si on laisse partir ailleurs la tradition industrielle française, on ne la retrouvera jamais".

L'idée d'une taxe carbone avait été brièvement évoquée fin 2006 par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, mais oubliée depuis, car elle risque d'être jugée protectionniste.

Il s'agirait d'une taxe instaurée aux frontières, de la France ou de l'Union européenne (UE), qui s'appliquerait aux produits en provenance de pays non soumis aux contraintes de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.

Au titre du protocole de Kyoto, qui doit être amendé en fin d'année à Copenhague, seuls les pays industrialisés se sont engagés à réduire ces émissions polluantes dégagées principalement par la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et l'agriculture.

Cette taxe carbone, version frontalière, diffère de celle qui viserait à taxer, au plan intérieur, la consommation d'énergies polluantes.

L'idée d'une taxe carbone aux frontières est "une des réponses possibles" en fonction de l'évolution des négociations internationales sur le climat, a expliqué mercredi le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo.

"C'est toujours à l'étude à 27 (pays de l'UE). La décision n'est pas prise, mais on considère que c'est une des réponses possibles", a expliqué à l'AFP M. Borloo.

"L'UE a dit que c'était l'une des hypothèses à l'égard des pays qui n'appliqueraient pas un minimum d'engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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