La notion de "droit à l'accès à l'eau", réclamée avec force par nombre d'ONG et plusieurs pays, ne figure cependant pas dans ce texte, dont la signature coïncide avec la Journée mondiale de l'eau.
Le texte énumère un certain nombre d'engagements : nécessité de faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, de lutter contre la pollution, des cours d'eau comme des nappes phréatiques. Il affirme en outre la nécessité de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.
"La déclaration ministérielle est un document important qui servira de repère au niveau gouvernemental", a déclaré le ministre turc de l'Environnement, Veysel Eroglu.
La France, l'Espagne et plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique ont tenté, en vain, de faire modifier le texte. La déclaration finale stipule que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un "besoin humain fondamental", et non pas un "droit". "Nous sommes attristés. On nous a refusé la possibilité de faire des changements dans le document", a déclaré un délégué éthiopien. Tout en saluant une semaine de débats "intenses et productifs", le Partenariat français pour l'eau (PFE), qui regroupe des représentants de l'État, des collectivités locales, des entreprises et des ONG, a "déploré" dimanche que cette notion ne figure pas dans la déclaration ministérielle.
Vendredi à Istanbul, la secrétaire d'État française à l'Écologie, Chantal Jouanno, avait clairement indiqué qu'elle souhaitait que le texte soit renforcé en ce sens. "Comment parler de droits de l'homme si on ne parle pas de droit à l'accès à l'eau ? C'est le droit qui conditionne tous les autres", avait-elle déclaré.
Cette déclaration ne mentionne par ailleurs à aucun moment la convention des Nations unies sur les cours d'eau transfrontaliers. Adoptée en 1997, elle n'est toujours pas entrée en vigueur : la ratification de 35 États est nécessaire et seuls 16 l'ont fait à ce jour. La France vient d'annoncer qu'elle allait ratifier ce texte.
La planète compte plus de 260 bassins fluviaux transfrontaliers répartis entre 145 pays.
AFP/VNA/CVN