La ville belge de Liège veut renaître avec la gare futuriste de Santiago Calatrava

Des arches de béton blanc formant une nef baignée de lumière, une silhouette de raie aux ailes immenses : la gare TGV conçue par l'Espagnol Santiago Calatrava, en voie d'achèvement, doit redonner à la ville belge de Liège (Est) un lustre écorné par le déclin de son industrie.

Capitale durant l'Ancien régime d'une principauté ecclésiastique quasi-indépendante, la cité mosane, qui compte aujourd'hui quelque 200.000 habitants, a lourdement souffert de la désindustrialisation. Depuis le début des années 70, quelque 100.000 emplois dans ce secteur ont été perdus dans la région.

Située à égale distance de Bruxelles et Cologne (Allemagne), la ville, qui a vu naître l'écrivain Georges Simenon et les frères Dardenne, doubles Palmes d'or à Cannes, mise sur son statut de ville d'accueil des Thalys pour connaître une renaissance.

L'inauguration de la gare dessinée par Santiago Calatrava, plusieurs fois repoussée et maintenant prévue pour le mois de septembre, devrait en constituer le coup d'envoi.

Pour l'instant, le site situé au pied d'une colline, là où se trouvait l'ancienne gare des Guillemins, aujourd'hui rasée, est toujours en chantier. Ni la grande verrière formant une nef, ni les magasins de la galerie marchande qui se trouvera sous les voies ne sont achevés. Seules quelques dalles en pierres bleues de pays ont été posées et le parvis de plein pied qui accueillera les voyageurs est toujours recouvert de tas de sable.

Mais l'architecte espagnol, né à Valence il y a 57 ans, qui a à son actif plusieurs gares, dont celle de Lyon-Saint-Exupéry TGV, et qui a été chargé de reconstruire celle du World Trade Center de New York, déborde d'enthousiasme.

"Les villes reliées au TGV sont celles qui prendront une importance de capitale régionale. Les gares sont des investissements capitaux, qui jouent un rôle moteur pour le commerce, les services. J'ai toujours eu une foi énorme dans ce projet et j'en suis très fier", a dit Santiago Calatrava, lors d'une toute récente visite du chantier.

Malgré des quais de 450 m de long destinés à accueillir les trains à grande vitesse reliant Liège à Cologne et Bruxelles, mais aussi à Paris, Londres et Amsterdam, les formes douces et les courbes du bâtiment, typiques de l'oeuvre de Calatrava, dégagent une impression de légèreté.

Des passerelles permettront aux habitants du quartier de Cointe, situé à l'arrière des voies, de rejoindre le centre de la ville en traversant une gare "qui ne doit pas être un cul-de-sac" mais un lieu de passage et de vie, souligne son concepteur.

Accueillant actuellement quelque 30.000 voyageurs par jour, la nouvelle construction, qui a coûté quelque 280 millions d'euros, devrait voir sa fréquentation monter à 50.000 personnes dans les prochaines années, espèrent les responsables de la Société belge des chemins de fer (SNCB).

La gare aura son propre parking de 800 places, situé à quelque 50 m à peine des voies et directement relié à l'autoroute.

Reste que si l'ambition est de redynamiser le quartier des Guillemins et toute la ville en 5 ou 10 ans, tout n'est pas encore réglé, à 6 mois de la fin prévue des travaux.

Le "rêve" de l'architecte d'ouvrir une vaste esplanade reliant la gare à la Meuse, ce qui nécessiterait de faire disparaître tout un pâté de maisons, n'a jusqu'ici pas été adopté par les autorités communales.

De même, la question du nom n'est pas tranchée. Certains proposent "Liège-Charlemagne", en hommage à l'illustre empereur carolingien, qui serait né vers l'an 742 à Herstal ou à Jupille, dans l'actuelle banlieue de Liège.

AFP/VNA/CVN

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