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Des montres Fitbit. Des assureurs américains veulent inciter leurs clients à se dépenser et rentabiliser leur couverture médicale. |
L'idée n'est pas nouvelle, mais a pris de l'ampleur avec la popularisation des accessoires connectés ("wearables"), ces bracelets et autres gadgets qui calculent la distance parcourue ou le nombre de calories brûlées.
UnitedHealthcare, deuxième plus gros assureur médical aux États-Unis, propose ainsi à ses clients de faire de l'exercice en échange d'une réduction des coûts pour eux et leurs employeurs. Ces derniers sont en effet tenus, depuis la réforme de santé Obamacare, de proposer une couverture santé dès lors qu'ils emploient plus de 50 personnes.
"L'un de nos plus grands défis est de motiver les gens pour qu'ils se sentent responsables de leur propre santé", explique Steve Beecy de UnitedHealthcare, dont le groupe propose à ses assurés un petit boîtier servant de podomètre, entre autres fonctions.
Un sondage auprès de plus de 200 grands employeurs aux États-Unis a montré que 37% d'entre eux utilisaient des accessoires connectés pour mesurer les performances physiques de leurs employés en 2015. D'après le National Business Group on Health qui a effectué l'enquête, 37% envisagaient par ailleurs de s'y mettre dans les années à venir.
"Nous constatons un intérêt croissant dans l'usage de la technologie pour aider les gens à devenir de meilleurs consommateurs pour leur couverture médicale", développe Scott Marcotte, de Xerox Human Resources, qui a participé à l'étude.
Exercice ludique
Une des incitations symboliques de cette tendance a été celle de l'enseigne Target, qui a proposé l'année dernière d'équiper plus de 300.000 employés d'un bracelet Fitbit (mesure de la fréquence cardiaque, parmi de nombreuses autres fonctions) gratuit ou à prix cassé.
En plus, un concours géant a été lancé, permettant à l'équipe d'employés avec la moyenne de pas quotidiens la plus élevée de lever plus d'un million de dollars à reverser à des ONG locales.
De telles initiatives sont qualifiées de "gamification", que l'on peut traduire par "ludification" : permettre aux employés de s'amuser en pratiquant une activité bénéfique pour leur santé.
L'enjeu des récompenses financières, selon Jimmy Fleming, du groupe de consultants Healthy Wage, est essentiel. "Nous avons des clients qui proposent de subventionner totalement un programme, mais c'est moins efficace", explique-t-il. "Il faut une logique de carotte et de bâton".
Dans certains cas, comme à l'Université Oral Roberts dans l'Oklahoma, porter une montre cardio est devenu obligatoire pour les nouveaux étudiants.
AFP/VNA/CVN