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Mme Pham Thi Ngoc Thao (premier plan, à droite), lauréate du prix Kovalevskaïa. |
Benjamine d’une famille de quatre frères et sœurs, Pham Thi Ngoc Thao est née dans la commune de My Long, district de Câu Ngang (province de Trà Vinh, delta du Mékong). En dépit d’une enfance difficile, Thao et ses frères sont tous allés à l’école. Au lycée, elle brille dans les sciences naturelles. Néanmoins, au seuil de ses études supérieures, elle décide de s’inscrire à l’Université de médecine : «J’ai pris ma décision en pensant à ma grand-mère que j’ai vu immensément souffrir durant la dernière phase d’un cancer généralisé. Je voulais alors devenir le meilleur médecin pour guérir les maladies graves».
La médecine pour sauver les gens
Durant son cursus à l’Université de médecine, de 1986 à 1992 elle travaille pour financer ses études. «En dehors des cours, dès l’aube, j’aidais ma mère à vendre du riz, à élever des porcs et à vendre des produits de la coopérative...», se souvient le Docteur Thao.
Parallèlement, compte tenu de son excellence, elle décroche plusieurs bourses, pour finalement obtenir son diplôme avec la mention Cum magna laude.
Thao entre dans l’unité des soins intensifs (USI) de l’hôpital Cho Rây. Dans cet environnement professionnel animé par les meilleurs médecins du pays, elle poursuit son apprentissage tout en acquérant une riche expérience, sans négliger la recherche scientifique. Au sein de l’USI, elle étudie ainsi les facteurs de risque de pneumonie en milieu hospitalier, les causes des chocs anaphylactiques en médecine d’urgence et de réanimation, l’efficacité des médicaments bronchodilatateurs chez les asthmatiques sous respiration artificielle...
«À cette époque-là, la recherche scientifique était difficile : manque de matériel, peu de documentation, pas d’Internet. Mais j’ai eu la chance de travailler avec de grands scientifiques comme le Professeur Dang Van Phuoc, le Docteur Lê Hông Hà, qui ont été mes premiers enseignants dans ma spécialité. En outre, les collègues de l’hôpital m’ont soutenu et nous avons réussi à mener à terme plusieurs travaux de recherche», partage le docteur Thao.
De l’importance de la recherche scientifique
Le Docteur Thao (debout) n’hésite jamais à partager ses connaissances avec ses collègues. |
Lors de ses 25 années de pratique, en dehors de ses heures de travail, elle consacre beaucoup de temps à la recherche. Travaillant dans les urgences, la réanimation et la toxicologie - centre antipoison, ses recherches portent naturellement dans ces domaines. De toutes celles qu’elle a poursuivies, deux étaient du niveau de l’État : «Dialyse moderne dans le traitement d’urgence de certaines maladies», sur l’efficacité de la purification du sang en continu en cas de choc septique, la défaillance multi viscérale, la pancréatite aiguë sévère, et «Transplantions de reins de patients en arrêt cardiaque», appliquée pour la première fois au Vietnam, sur la réanimation des viscères des receveurs et la réanimation de ceux qui reçoivent le(s) rein(s) de personnes en arrêt cardiaque.
En particulier, la technique de dialyse moderne a une grande efficacité dans le traitement de l’insuffisance rénale. «Nous appliquons cette méthode depuis 2010. Elle a permis de sauver plus de patients en situation désespérée, de réduire la mortalité comme la progression de la défaillance multi viscérale comme le SRAS, la maladie pieds-mains-bouche, l’intoxication au venin d’abeille... Elle a aussi des avantages économiques en raison de la réduction de la durée d’hospitalisation pour les patients n’ayant pas beaucoup de moyens», déclare le Docteur Thao.
Actuellement, la technique de purification du sang continue a été transférée aux hôpitaux de ressort local comme l’Hôpital de Bà Ria-Vung Tàu, l’hôpital Nguyên Dinh Chiêu de Bên Tre, l’Hôpital de Dak Lak, l’Hôpital polyclinique central de Cân Tho, etc.
Enthousiaste dans ses activités professionnelles, elle transmet aussi ses connaissances à ses jeunes confrères. Chaleureuse avec les patients comme avec les collègues, très professionnelle... sont les commentaires usuels de tous ceux qui ont eu affaire à elle.
Trân Thanh Linh, chef adjoint de l’Unité de réanimation de l’hôpital Cho Rây, estime que Mme Thao est une grande personne. Elle est prête à partager toutes ses connaissances avec ses collègues et ne cache rien. «Pour moi, elle est à la fois une sœur et un professeur. J’ai appris beaucoup du Docteur Thao, professionnellement comme humainement. Après de longues années de travail et de recherche scientifique, de sauvetage d’innombrables patients au seuil de la mort, elle conseille de +considérer les patients comme ses proches+», insiste Thanh Linh.
En dehors de ses tâches professionnelles, le Docteur Thao participe activement à de multiples activités sociales, notamment à des campagnes gratuites de soins pour les familles pauvres et défavorisées. Poursuivant continuellement ses efforts et ses contributions à la médecine, elle continue de recevoir de nombreuses distinctions du Parti et de l’État, du ministère de la santé et de son hôpital.
Texte et photos : Quang Châu/CVN