La notion de fertilité désigne "la capacité à engendrer des enfants vivants", tandis que "le terme fécondité, de son côté, fait référence au décompte des naissances effectives", rappelle le démographe Henri Leridon. "Depuis quelques années, on évoque la possibilité d'une baisse de la fertilité dans certaines populations occidentales", poursuit le chercheur, qui rappelle les causes possibles avancées parfois, comme "d'éventuels facteurs environnementaux, notamment des perturbateurs endocriniens".
Une étude danoise de 1992 avait notamment alerté sur la baisse de la concentration du sperme en spermatozoïdes entre les années 50 et les années 90.
M. Leridon évoque pour sa part "la baisse de 21% dans la concentration spermatique des donneurs français, observée sur une quinzaine d'années", en particulier à Paris.
Cette baisse "pourrait entraîner une réduction de 7% de leur fécondabilité", qui désigne la probabilité mensuelle de concevoir, poursuit le chercheur. Quel impact aurait cette baisse de la fécondabilité sur la fécondité, c'est-à-dire sur le nombre de naissances effectives ?
En prenant en compte un certain nombre de critères (variables biologiques, nombre d'enfants désirés...) et en supposant que les couples ont en général deux enfants, "on constate que la diminution serait très faible : seulement (un pour cent) dans le cas d'une baisse de la qualité du sperme égale à 7%".
De plus, selon cette étude, l'aide médicale à la procréation, comme la fécondation in vitro, permettrait de compenser.
En conclusion, une baisse de fertilité "ne devrait pas entraîner de baisse de la fécondité, tout au plus un léger allongement du délai nécessaire pour les concevoir", indique l'INED.
AFP/VNA/CVN