Le Vietnam fait de l'emploi efficace des APD une priorité. Un point qui fait donc l'objet d'une attention et surveillance soutenues, selon le vice-ministre vietnamien du Plan et de l'Investissement, Cao Viêt Sinh.
Le taux de décaissement de l'APD a fortement augmenté, bien qu'il soit encore loin de l'objectif. Une situation qui s'explique en grande partie par la lenteur de l'adoption des projets, du déploiement des travaux et de leur réalisation, aboutissant souvent à une augmentation des capitaux nécessaires, a estimé le responsable.
En effet, le processus d'adoption, de création des comités de gestion des projets et d'accomplissement des formalités entre parties prend fréquemment de deux à quatre ans. Le Vietnam et les donateurs internationaux sont unanimes sur la nécessité de réaliser une avancée notoire pour le décaissement de l'APD en 2012. Le groupe de mission pour l'APD du gouvernement et le groupe de six banques des bailleurs de fonds vont coopérer plus largement pour chercher la meilleure solution afin d'aboutir à un décaissement plus rapide des APD au Vietnam.
Le Japon et la BM resteront aux côtés du Vietnam
Le Vietnam figure désormais dans le groupe des pays à revenu moyen, mais il a encore besoin des aides de la communauté internationale dans différents secteurs, plus particulièrement en matière de développement d'infrastructures, de lutte contre la pauvreté et de formation de ressources humaines, a indiqué le vice-ministre Cao Viêt Sinh.
Le Vietnam est devenu désormais un pays à revenu moyen, mais le Japon continue d'élargir la coopération pour aider le Vietnam à soutenir un niveau élevé de croissance, selon Tsuno Motonori, représentant en chef de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Le Japon s'engage à assister le Vietnam dans la réalisation de sa stratégie de développement, a-t-il ajouté. Selon lui, le Vietnam doit resserrer la gestion financière, accélérer la réforme administrative et des politiques fiscales. La stabilisation de l'économie et la restructuration de l'économie nationale sont des problèmes étroitement liés au développement durable et à l'assurance du bien-être social. Dans le souhait d'utiliser efficacement les fonds de l'APD au service de la restructuration économique et de la réduction de la pauvreté, le Vietnam doit accorder la priorité aux certains secteurs clés et perfectionner les politiques monétaires et financières, a-t-il souligné.
L'an 2011 est difficile dans le monde entier. Le Vietnam fait face aussi aux difficultés que constitue l'inflation. Le gouvernement vietnamien a défini et appliqué des politiques adéquates pour traiter ce problème, a estimé la coordinatrice permanente de l'ONU au Vietnam, Pratibha Mehta.
Elle a précisé que la décision gouvernementale sur la restructuration de l'économie est judicieuse et raisonnable, comme en témoigne le large soutien qu'elle reçoit de la communauté internationale. Il faut pourtant faire des efforts pour minimaliser les impacts que cela pourrait engendrer sur le bon fonctionnement des services sociaux. Selon cette coordinatrice, le Vietnam a obtenu des succès admirables ces deux dernières décennies en terme de croissance économique, avec notamment une très forte réduction de la pauvreté. Dans l'avenir, l'APD se concentrera dans la réforme des politiques et dans le développement social, mettant l'accent sur les personnes démunies, les ethnies minoritaires et les habitants des régions montagneuses et reculées.
Les APD en chiffres
Depuis la reprise de l'octroi d'APD en 1993, les bailleurs de fonds ont continuellement augmenté leurs promesses. L'année dernière, les engagements se sont élevés à 7,9 milliards de dollars. Selon les prévisions, près de 3,65 milliards de dollars d'APD auront été décaissés cette année, ce qui est assez élevé par rapport aux précédentes années, mais demeure modeste en comparaison de la moyenne statistique de la Banque mondiale. Pour 2012, les bailleurs de fonds se sont engagés à verser 7,386 milliards de dollars d'APD, réservés à la restructuration de l'économie nationale et à la lutte contre la pauvreté. La Banque mondiale et la Banque asiatique de développement arrivent en tête en terme de montant, outre le Japon avec 1,9 milliards de dollars.
Thê Linh/CVN