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La chanteuse Marie-Flore, le 1er avril à Paris. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout s'est fait de manière assez instinctive, dans un même flux d'énergie", démarre Marie-Flore à Paris. La chanteuse à l'allure seventies et à la frange brune, adepte d'une écriture aussi tendre que piquante, se livre à nouveau sur son thème de prédilection : l'amour.
Celui qu'elle file dans ce troisième disque en français - après des premiers pas en anglais aux débuts des années 2000 - est déjà flétri. La rupture et sa cohorte d'états émotionnels émaillent onze chansons, sans apitoiement et parfois avec une pointe d'ironie.
Elle avait fait mouche en 2019 avec Braquage, album mordant mâtiné de hip-hop dont était extrait Tout ou rien. Ce morceau a comptabilisé 2,7 millions de vues et 15 millions de streams sur les plateformes d'écoute.
Trois ans plus tard, elle réitérait avec Je ne sais pas si ça va, qui contenait Mal barré, là aussi à propos d'une aventure touchant à sa fin.
Violons
Pour Ex-æquo - prémonition du résultat d'un duel des cœurs ? -, Marie-Flore conserve sa pop incisive, qu'elle rehausse d'une riche orchestration. "J'ai voulu revenir à des choses beaucoup plus organiques. Tout a été enregistré en live, ce qui ne se fait quasiment plus dans le milieu", glisse la chanteuse, également compositrice.
Car après l’écriture des textes, "ma seconde passion, c'est l'orchestration. Ce qui me touche le plus, c'est vraiment d'écrire, de composer, d'arranger des partitions pour l'orchestre", explique-t-elle.
"Quand tu écris des chansons d'amour, c'est vrai qu'on a tendance à faire rire. +Sortez les violons+, il y a cette fameuse expression. Bon, en fait, c'est vrai. Et moi, j'adore ça !"
Découvrir ses partitions exécutées par un orchestre de 40 musiciens a été "le summum de l'émotion", se souvient celle qui rêve d'avoir un jour l'occasion de chanter aux côtés d'un orchestre symphonique.
Entre ballades et refrains entêtants, son album porte aussi la patine du réalisateur Marlon B, qui a travaillé notamment avec Juliette Armanet, Matthieu Chedid et Renan Luce.
"Assumer ses sentiments"
Les relations que l'artiste trentenaire a vécues sont à ses yeux "un gros indicateur" de son évolution interne, autant qu'un puissant carburant pour sa musique. "Il ne peut pas y avoir de redites avec ce thème-là puisqu'on est une femme différente à chaque fois, à chaque histoire, à chaque rencontre", affirme Marie-Flore.
Dans Tout dit, chanson qu'elle qualifie de "coup de canon", il est question de sincérité... et de ses dommages collatéraux. "C'est important de ne pas avoir peur de soi-même", glisse-t-elle.
L'artiste préfère "assumer ses sentiments dans une époque où il y a une sorte de mollesse", amplifiée par certaines tendances comme le +ghosting+, où l'autre se volatilise sans explications.
"On est dans une sorte de chaos émotionnel où on ne sait plus si on doit aimer, comment on doit aimer. On a beaucoup de conseils sur comment se comporter, le truc bien, le truc pas bien à faire etc.", estime-t-elle. "Après, mon positivisme me fait me dire que, quand il y a une vraie rencontre, toutes ces questions volent en éclats et c'est ça que j'aime explorer."
À ceux qui la verraient fleur bleue, la chanteuse décoche : "Je suis très romantique, mais pas dans sa version gnan gnan. Au contraire, je trouve qu'être romantique, c'est être entière, être à fond et ne pas aimer la tiédeur."
AFP/VNA/CVN