Le calligraphe Nguyên Van Bach présente certaines de ses œuvres. |
Nguyên Van Bach, plus connu sous le pseudonyme de Lô Công, est né dans une famille confucianiste connue depuis trois générations pour ses talents de calligraphie dans le district de Gia Lôc (province de Hai Duong, Nord).
À 9 ans, le petit Bach accompagnait son père dans ses voyages à travers la région, et à 13 ans, sa bonne maîtrise de cette technique lui a permis de commencer à vendre ses premiers écrits. Depuis, chaque année, à l’arrivée du printemps, il va présenter ses calligraphies aux marchés Ty, Tram et Thông, dans le district de Gia Lôc. Pour attirer les clients vers son stand, il dessine quelques calligraphes à la demande des passants. «Quand j’écris un idéogramme pour quelqu’un, je dois le choisir avec précision. Il doit représenter la personne. C’est un travail complexe qui demande un entraînement quotidien», nous a-t-il expliqué.
En 1959, Nguyên Van Bach a commencé à travailler au sein de l’Institut de la médecine traditionnelle. Il y fut chargé, jusqu’à sa retraite en 1994, d’enseigner la médecine orientale. Pendant cette période, il profitait de son temps libre pour prendre la plume et s’adonner au loisir de son enfance. Son niveau était tel qu’il a traduit plusieurs ouvrages d’auteurs vietnamiens célèbres, comme Nguyên Trai, Ngô Quang Bich, Cao Ba Quat, le Président Hô Chi Minh, mais également des livres plus spécialisés. Nhung bài thuôc Nam hay (Recettes d’herbes médicinales vietnamiennes) ont ainsi été rééditées une dizaine de fois.
Contribution à des évènements majeurs
Dans l’atelier de Lô Công, des tableaux de toutes dimensions recouvrent les murs. Ceux de grande taille, Thanh Tinh, Binh Ngô Dai Cao et Lac thiên dông nhân, sont des lettres calligraphiées sur fonds de différentes couleurs, mises en valeur par un cadre de bois gravé. Elles trônent bien en évidence au milieu de son espace de création.
La gravure sur bois «Chiêu Doi Dô», l’une des œuvres les plus importantes du calligraphe, créée spécialement pour l’anniversaire du Millénaire de Hanoi. |
Photo : CTV/CVN |
Le calligraphe expose également sur les monuments, et pas n’importe lesquels. Il a écrit 17 sentences parallèles (*) au Temple dédié aux rois Hùng (province de Phu Tho, Nord), et trois lettres «Van Miêu Môn» au Temple de la littérature de Hanoi. À l’occasion de l’anniversaire du Millénaire de la ville, devenue capitale en 1010, il a également présenté au public, dans l’ancienne cité impériale, Thang Long, une grande gravure de près 300 lettres sur l’Ordre de déplacer la capitale (Chiêu Doi Dô) du roi Ly Thai Tô. Un ouvrage de 2 m de haut sur 4 m de large coordonné avec l’enseignant Nguyên Thê Long. Pour l’achever à temps, deux personnes ont travaillé dessus d’arrache-pied durant trois mois consécutif. Enfin, en guise de symbole, il en a profité pour calligraphier quelques caractères qu’il a tout simplement exposé chez lui : Phi Long (le dragon s’envole) et Thiên tai nhât thi (1.000 ans de Thang Long), une sorte de vœu pour que la capitale continue de rayonner.
Le travail de M. Bach est très en vue et, notamment au Têt traditionnel, de nombreux clients viennent le solliciter. En ce moment, le vieil homme achève une commande de près de 60 sentences parallèles pour la maison communale du village de Tè (district de Lang Giang, province de Bac Giang, au Nord). «Tant que ma santé me le permettra, je continuerai d’apporter ma petite contribution pour faire vivre la calligraphie dans mon pays», a-t-il confié.
Quê Anh/CVN