"Étant tous de Hanoi, nous avons choisi Hô Chi Minh-Ville comme point de départ pour pimenter un peu plus notre itinéraire. En effet, partir de Hanoi signifiait pédaler avec le vent dans le dos et nous avons préféré compliquer notre trajet en faisant l'inverse", commence Thành Long.
Chaleur et vent à Binh Thuân, pluies à Phu Yên et Quang Ngai, froid à partir de Dà Nang... Pour ces jeunes hommes, chaque étape du voyage a été, à sa manière, emplie de joie, de souvenirs, et surtout, imprégné de leur aspiration pour un Vietnam vert.
"L'étape la plus dure a été celle de Phan Ri-Phan Rang : il y avait beaucoup de cols et de pentes. Le vent y soufflait très fort, nous avions l'impression qu'en descendant des cols, si nous ne pédalions pas, le vélo s'arrêterait. Un souffle a même renversé mon vélo et je me suis blessé... Par contre, l'étape la plus longue fut celle de Quy Nhon à Quang Ngai : plus de 180 km et avec l'ascension du col des Nuages (Dèo Hai Vân); qui reste un souvenir inoubliable", poursuit Quang Anh.
"C'était un vrai défi, car vaincre ce col signifiait achever la partie la plus difficile du voyage", ajoute Thành Long.
Le vélo contre la pollution
Les 3 compères utilisaient des imperméables qu'ils avaient eux-mêmes fabriqués à partir de sacs poubelles plastiques. La raison est on ne peut plus simple : "peu encombrant et une fois bien serré contre le corps, ils sont très commodes".
À chaque étape, le trio recevait les encouragements et les soutiens des locaux. Plusieurs les ont suivi même sur quelques kilomètres, ce qui leur donnait du baume au cœur avant d'engloutir les bornes, raconte Quang Anh.
Cyclistes amateurs, ils n'ont eu que 3 semaines pour s'habituer à la petite reine avant de se lancer dans cette incroyable odyssée. Pham Thành Long, directeur de la Société d'avocats Gia Pham, Vu Quang Anh, employé, et Nguyên Hoàng Long, employé au service marketing de VTC online - ont fait connaissance sur le site Photo.vn. Cette idée de traverser le pays leur est venue à un jour l'esprit et ce qui était au départ un banal défi c'est vite transformé en projet.
"Le vélo est un moyen de transport écologique et dont la pratique est encouragée. Je constate qu'à l'étranger, le vélo est beaucoup utilisé alors que chez nous, on a tendance à recourir à l'automobile pour se déplacer, même pour de courtes distances, aggravant ainsi la pollution de l'environnement. Aussi, cherchons-nous, à travers ce voyage, à sensibiliser la population à la valeur du vélo pour qu'elle réalise qu'il existe des moyens simples et citoyens de diminuer les gaz produits par les véhicules à moteur", confie Thành Long.
Ils se sont donc procurés leurs vélos et se sont entraînés dur pour tenir le coup. Venus d'internet, ils sont sortis du monde virtuel pour propager leur message "Pour un Vietnam vert, protégeons ensemble l'environnement" sur toutes les routes du pays.
Une mission et un message
Au delà de cette volonté écologique, les jeunes hommes ont reçu du site Photo.vn, une mission photographique.
À chaque halte, ils se sont donc appliqués à prendre des images sur la vie le long des routes nationales, mais aussi des clichés en rapport avec la pollution, les accidents de la route, l'environnement. Le trio tenait en même temps à rencontrer les locaux pour les sensibiliser à la nécessité de protéger l'environnement et diminuer la pollution due aux moyens de transport. Par ailleurs, ils ont essayé de dégager une image positive et jouant sur les contrastes entre ces paysages impressionnants et les problèmes liés aux moyens de transport.
Au fil des coups de pédales, si la distance à parcourir raccourcissait, le message se répandait. Les 3 garçons rejoignaient finalement Hanoi le 8 janvier dernier, après une expédition d'une vingtaine de jours. Pour eux, le voyage pour un Vietnam vert ne pourtant pas encore fini : "Nous continuerons de faire action, d'abord avec internet, pour agir ensemble dans la protection de l'environnement. Puis, nous organiserons prochainement d'autres voyages à travers le pays. Et tous les 3, nous nous rendons désormais tous les jours en vélo à notre travail ", confie Quang Anh.
Minh Phuong/CVN