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Une infirmière soudanaise prépare une dose de vaccin contre la rougeole et la rubéole, le 22 janvier à Gedaref au Soudan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce Forum mondial de l'innovation et de la souveraineté vaccinales, co-organisé par la France, l'Union africaine et l'Alliance du vaccin vise à donner un coup de pouce aux fabricants de vaccins en Afrique.
L'annonce d'un dispositif de financement de plus d'un milliard d’USD est attendue au cours de cet événement alors que l'Afrique produit pour l'heure seulement 2% des vaccins qu'elle utilise.
Ce dispositif financier est "bon pour l'Afrique et pour le monde, car personne n'est en sécurité tant que tout le monde ne l'est pas", ont souligné le président français Emmanuel Macron, hôte du sommet, le président de l'Alliance du vaccin, José Manuel Barroso, et le président en exercice de l'Union africaine, Mohamed Cheikh El Ghazouani, dans une tribune publiée mercredi 19 juin.
La question de l'inégalité de l'accès aux vaccins sur le continent africain a été mise en lumière par la pandémie de COVID il y a quatre ans. Or, une production localisée un peu partout dans le monde est perçue comme une réponse aux prochaines pandémies.
Une soignante administre un vaccin Oxford/AstraZeneca à un patient à Bamako. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"Nous devons continuer à investir dans la vaccination qui peut être une des réponses aux enjeux globaux comme le changement climatique, les conflits et la fragilité économique", estime Marie-Ange Saraka-Yao, responsable du financement à l'Alliance du vaccin (Gavi), une organisation qui aide les pays à faible revenus à introduire des vaccins contre 20 maladies.
Paludisme, HPV, choléra, Ebola
Il s'agit d'"accélérer l’introduction des nouveaux vaccins et étendre la couverture des vaccins de routine", précise la responsable, citant les vaccins contre le paludisme, une maladie transmise par piqûres de moustiques qui tue 500.000 enfants chaque année, dont la majorité en Afrique, et l'immunisation de "plus de 120 millions de filles au cours des prochaines années contre le cancer du col de l'utérus".
L'accent sera mis aussi sur le financement des vaccins contre le choléra, dont il faut continuer à augmenter la production pour faire face aux pénuries. Contre le virus Ebola, une campagne préventive a aussi été lancée récemment, principalement auprès des soignants.
L'organisation Gavi indique aussi avoir été sollicitée pour organiser la distribution de doses contre la maladie mpox qui touche particulièrement les enfants en République démocratique du Congo (RDC).
Après avoir contribué à immuniser un milliard d'enfants entre 2000 et 2020, l'Alliance vise à en vacciner un milliard supplémentaire d’ici à 2030 grâce au soutien des donateurs.
En plus d'accélérer les investissements dans la production locale de vaccin, il sera nécessaire de "former le personnel et renforcer le cadre réglementaire car avoir des vaccins c’est bien, mais encore faut-il qu’ils soient mis à disposition", complète Mme Saraka-Yao.
Un professionnel de santé administre une dose de vaccin contre le choléra à une patiente, le 29 janvier à Harare. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce sera le rôle de l'Agence africaine du médicament, une initiative de l'Union africaine en cours de création et soutenue par l'Europe pour superviser les autorités de mises sur le marché de vaccins et autres produits de santé.
"La demande (des pays africains, ndlr) sera là si le vaccin est sûr et efficace", affirme Mme Saraka-Yao, qui encourage une "approche régionale" pour parvenir à des économies d'échelle dans la production de vaccins.
L'événement va réunir à Paris plusieurs chefs d'État africains (Sénégal, Ghana, Rwanda et Botswana), le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des banques et des producteurs de vaccins déjà présents en Afrique.
Au-delà des discussions sur la santé, Emmanuel Macron doit s'entretenir avec plusieurs de ses homologues africains.
AFP/VNA/CVN