Un satellite pour mesurer l'humidité du sol et la salinité des océans

Le satellite européen SMOS de mesure de l'humidité du sol et de la salinité des océans pour mieux comprendre le changement climatique doit être lancé le 2 novembre prochain depuis la base militaire russe de Plessetsk, ont indiqué des responsables de cette mission.

"Le réchauffement climatique est un fait" mais ses conséquences sur le cycle de l'eau (précipitations, évaporation, ruissellement, infiltration dans le sol, stockage...) "sont incertaines", a expliqué Yann Kerr, responsable scientifique de la mission SMOS, au Centre d'études spatiales de la biosphère (CESBIO).

"Nos modèles n'arrivent pas à restituer ce qui se passe", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité d'avoir de "meilleures données".

Pour l'impact du changement climatique dans une région donnée, la "disponibilité en eau a une contribution plus importante que la température elle-même", a précisé cet expert.

SMOS permettra aussi de mesurer les variations du taux de sel dans l'eau de surface des océans, dont la concentration en sel influe sur la circulation globale des eaux à la surface du globe. Le mouvement de plongée des eaux froides et de remontée des eaux chaudes, comparé à un gigantesque tapis roulant océanique, "régule le climat de la planète", a souligné Pierre-Yves Le Traon, de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER).

Un ralentissement de cette ronde des eaux, qui mettent de 500 à 1000 ans à revenir à leur point de départ, aurait des répercussions sur le climat, a-t-il précisé.

SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) fait partie d'un programme commun d'observation de la Terre associant l'Agence spatiale européenne (ESA), le Centre national (français) d'études spatiales (CNES) et l'agence espagnole de gestion des affaires spatiales CDTI.

Ce satellite, d'un coût de 315 millions d'euros, lancement compris, sera placé en orbite quasi-polaire à environ 755 km d'altitude. Il doit fournir des cartes de l'humidité du sol avec une résolution inférieure à 50 km, en balayant la totalité de la surface du globe en l'espace de 3 jours.

Le satellite européen GOCE, lancé le 17 mars dernier, doit aussi permettre de mieux connaître les courants océaniques, ainsi que le risque de séismes, en mesurant avec une extrême précision la gravité terrestre.

AFP/VNA/CVN

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