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Dans une note intitulée "le revenu de base, que changerait-il?", l'OCDE a étudié pour quatre pays (France, Finlande, Italie et Royaume-Uni) un revenu universel qui serait versé, sans conditions de ressources, à tous les individus d'âge actif ainsi qu'aux mineurs.
D'un coût neutre pour les finances publiques et fixé à "un niveau pertinent" (456 euros par mois par adulte jusqu'à 62 ans et 100 euros pour les moins de 18 ans en France), il exigerait un alourdissement de la fiscalité et des réductions des prestations existantes (sociales et familiales).
Ce revenu de base, qui serait lui-même imposable, "modifierait probablement le niveau de vie de vastes pans de la population", faisant des gagnants mais aussi des perdants. En France et en Italie, les préretraités et un grand nombre de chômeurs seraient ainsi perdants.
En France, et dans une moindre mesure en Finlande et au Royaume-Uni, les ménages à revenu intermédiaire, qui ne peuvent pas actuellement prétendre à des prestations sous conditions de ressources, seraient gagnants.
"Si on veut quelque chose de neutre en termes d'effort budgétaire, ça ne sera pas un instrument efficace contre la pauvreté ou les inégalités", a commenté Michaël Forster, en charge des inégalités et de la pauvreté à l'OCDE, interrogé par l'AFP.
Selon le scénario de l'étude, de nombreux ménages à faibles revenus, qui perçoivent actuellement des aides, seraient moins bien lotis. Le taux de pauvreté augmenterait en Finlande, en France et au Royaume-Uni, et resterait inchangé en Italie.
Les débats en cours sur un revenu de base et l'évolution rapide du marché du travail font que le moment est propice à une réflexion sur "le type de protection sociale que veulent les sociétés", souligne l'OCDE.
Parmi les pistes de réflexion figurent l'instauration d'un revenu de base d'un montant plus bas, mais qui laisserait inchangée une grande partie des aides existantes, ou encore un dispositif "limité dans le temps" ou mis en place progressivement, par tranches de génération.
Le revenu de base ou "universel", qui fait l'objet expérimentations à petite échelle ou de projets dans plusieurs pays, notamment la Finlande, était la proposition phare du candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.
AFP/VNA/CVN