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Des policiers philippins contrôlent un véhicule, le 24 mai à Iligan, sur l'île de Mindanao. |
Le père Chito Suganob et d'autres personnes qui se trouvaient dans une cathédrale ont été "pris en otages" par des membres du "groupe combattant Maute", a déclaré dans un communiqué le président de la Conférence des évêques des Philippines Socrates Villegas. "Ils ont menacé de tuer les otages si les forces gouvernementales lancées contre eux n'étaient pas rappelées".
M. Duterte a décrété la loi martiale mardi soir 23 mai dans la région méridionale de Mindanao, où vivent environ 20 millions de personnes, lorsque des combattants ayant prêté serment à l'organisation jihadiste État islamique (EI) ont saccagé la localité de Marawi. Des affrontements meurtriers les ont opposés aux forces de sécurité.
Les combats de Marawi, ville en grande majorité musulmane de 200.000 habitants, ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre une maison qu'elles pensaient être une cache d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.
Les États-Unis considèrent Isnilon Hapilon comme l'un des terroristes les plus dangereux au monde et ont mis sa tête à prix cinq millions de dollars. Hapilon est également un des leaders d'Abou Sayyaf, groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux.
En réaction, une centaine de combattants armés ont incendié des bâtiments et mené diverses opérations de diversion, d'après le ministre de la Défense, Delfin Lorenzana.
Sur des photographies postées sur les réseaux sociaux par des habitants, on voit des hommes armés déambuler dans les rues de Marawi et y hisser des drapeaux noirs semblables à ceux de l'EI.
D'après les spécialistes des questions de sécurité, Isnilon Hapilon s'efforce d'unifier les groupes philippins qui ont prêté allégeance à l'EI.
Parmi eux, le groupe Maute, établi près de Marawi. Maute a livré ces 12 derniers mois des combats meurtriers contre l'armée.
"Nous appelons le groupe Maute qui prétend porter les armes au nom d'un Dieu miséricordieux et bienveillant -- le Dieu même que nous chrétiens vénérons et adorons -- à faire véritablement honneur au Dieu unique par la miséricorde et la bienveillance", ajoute Socrates Villegas.
"Au moment de sa capture, le père Chito exerçait son ministère. Ce n'est pas un combattant. Il ne portait pas les armes. Il ne menaçait personne. Sa capture et celle de ses compagnons violent toutes les normes d'un conflit civilisé".
La police et l'armée n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
AFP/VNA/CVN