"C'est une photo sans concession, mais sans surprise qui confirme les constats" faits sur le terrain et lors des négociations sur le stress entamées le 18 septembre, a indiqué la direction, tandis que les syndicats ont évoqué "une photographie très noire" du groupe.
Seulement 39% des salariés de France Télécom se disent "aujourd'hui" fiers d'appartenir à leur entreprise, alors qu'ils sont 96% à affirmer qu'ils étaient fiers "auparavant", selon le rapport qui analyse le questionnaire lancé en septembre par le cabinet d'expertise Technologia.
La fierté d'appartenance est "un indicateur fort, dont Technologia nous a dit que c'est le dernier qui se dégrade. Cela en dit long sur le ressenti du système de management", a souligné Nabyl Beldjoudi, délégué du syndicat FO.
Selon le rapport, un quart des salariés (25,4%) est dans "une situation de risque", et connaît au moins un des 3 facteurs de risques identifiés à France Télécom : "conditions de travail difficiles", "désajustement professionnel" et "relations sociales dégradées".
Les salariés se disent à 55% "plutôt pas satisfaits" sur le plan professionnel, et à 45% "plutôt satisfaits". Soixante-cinq pour cent affirment que leurs conditions de travail se sont dégradées, 30% les disent inchangées et 5% les ont vu s'améliorer.
Cinquante-deux pour cent disent aussi qu'il leur est arrivé de se sentir "très fatigués ou stressés dans les 12 derniers mois", 40% que cela leur arrive "souvent", et 8% que cela ne leur est pas arrivé.
Ils sont par ailleurs 39% à dire que leur santé s'est dégradée ces 5 dernières années, 60% qu'elle s'est maintenue et un pour cent qu'elle s'est améliorée.
Une vague de suicides de salariés (32 en moins de 2 ans) a mis sur la sellette les méthodes du géant des télécoms pour adapter un ancien monopole public, encore composé de 65% de fonctionnaires, au nouveau monde ultra-concurrentiel de la téléphonie et de l'internet.
AFP/VNA/CVN