La plus grande enquête nationale sur la consommation du tabac par les adultes au Cambodge a révélé que, si très peu de femmes fument des cigarettes, près de la moitié de celles qui ont plus de 48 ans chiquent du tabac. Nombre d'entre elles ont pris cette habitude quand elles étaient enceintes, pour atténuer leurs nausées matinales.
"L'habitude de chiquer semble être très influencée par les croyances transmises par les plus âgées dans les familles, constate le principal auteur, le Dr Pramil N Singh, de l'école de santé publique à l'Université Loma Linda, aux États-Unis. Ce comportement est considéré comme un rite de passage à l'âge adulte pour les jeunes filles. D'autres études sont nécessaires pour déterminer si les agents de santé dans les villages en font activement la promotion pour un usage médicinal. "
"Le fait que ces femmes prennent ainsi une habitude engendrant la dépendance et poten- tiellement mortelle n'est pas le seul sujet de préoccupation, car cette coutume a des conséquences encore plus graves au niveau des lésions qu'elle peut entraîner pour l'enfant en développement, rappelle le Dr Douglas Bettcher, directeur à l'OMS de l'initiative pour un monde sans tabac. Les femmes enceintes qui consomment du tabac exposent leurs futurs enfants à plusieurs risques : insuffisance pondérale à la naissance, diminution de la fonction pulmonaire, mor- tinaissance ".
Les programmes de lutte antitabac au Cambodge sont confrontés à la difficulté de combattre des croyances traditionnelles ancestrales et pourraient être amenés à prévoir l'éducation sanitaire des aînés dans les familles et des agents de santé.
OMS/CVN