En effet, ce projet est un élément important de l'application de la Stratégie de développement culturel pour 2020, laquelle comprend le lancement d'un mouvement de lecture dans toute la société.
Ces dernières années, un environnement favorable à la lecture a été créé au sein de la population, tous niveaux d'éducation et tous âges confondus, y compris chez les malvoyants. Plusieurs programmes de mise à disposition de livres en zone rurale ont été réalisés, notamment à travers le programme d'objectifs nationaux pour la culture. Ces dix dernières années, l'État a consacré des centaines de milliards de dôngs aux bibliothèques publiques, a indiqué Nguyên Thi Thanh Mai, directrice du Département des bibliothèques du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.
L'un des objectifs de ce projet est d'atteindre un taux de 59% d'étu-diants et d'élèves, ainsi que de 56,8% d'adultes, lisant durant leurs temps de loisirs, environ 20% des foyers possèdent une bibliothèque, et 25% des personnes interrogées dans le cadre de sondages déclarant consacrer au moins une heure de lecture par jour...
Cette première rédaction mentionne également les limites actuelles de la culture de la lecture. D'abord, la plupart des lecteurs sont des chercheurs et cadres retraités, au lieu d'étudiants, d'élèves et de gestionnaires qui sont en effet des personnes qui lisent peu. Il s'agit d'un des facteurs ayant une incidence sur la qualité de l'éducation et donc des ressources humaines du pays. Ensuite, le nombre de gens ne lisant jamais au Vietnam est assez élevé avec 26%. Il y a aussi des pratiques et tendances contraires aux habitudes de consommation des lecteurs. Ainsi, de nombreux jeunes préfèrent lire des bandes dessinées plutôt que des classiques ou ouvrages théoriques, ou encore appréhendent les ouvrages importants en terme de nombre de pages ou de volumes..., outre la culture de l'audiovisuel qui prend le pas sur la lecture. Déjà, les étudiants et les élèves consacrent 55% de leur temps libre à surfer sur Internet, aux jeux électroniques ou à regarder la télévision...
Enfin, l'environnement de la lecture au Vietnam ne répond pas réellement aux besoins variés au sein de la population, en particulier en zones régions rurales, dans les régions éloignées ou insulaires... Malgré un fort développement des bibliothèques publi- ques, leur organisation comme leur fonctionnement ne correspondent pas véritablement aux attentes. La qualité des ouvrages laisse encore à désirer.
Une des raisons d'une telle situation, c'est la transition d'une société agricole en société industrielle, laquelle réduit considérablement le temps disponible pour lire. Mais il y a également un système éducatif qui ne s'intéresse pas beaucoup à sensibiliser les élèves et étudiants à la lecture, ses différentes approches, comme à l'exploitation de l'information que l'on peut en retirer, ni même à l'emploi des bibliothèques pour les besoins de leurs études... En réalité, la culture de la lecture fait face à plusieurs défis, à commencer par le fort développement des sciences et des tech- nologies dont celles de l'information et des communications. Dans un tel contexte, la première rédaction du projet "Développer une culture de la lecture dans la société pour la période 2011-2020 et sa vision pour 2030" pose comme principe que cette culture de la lecture est une alliance de lecture traditionnelle c'est-à-dire sur papier, et de lecture audiovisuelle, sur tous autres supports.
Entièrement consacré à l'objectif général d'instituer une culture de la lecture durable, une habitude commune à toutes les couches sociales comme un mouvement de société, tourné vers l'avenir à travers les jeunes générations, la première rédaction de ce projet a fixé plusieurs indices à atteindre, dont de ramener le taux de gens boudant la lecture de 26% aujourd'hui à 20% en 2015 puis à 15% en 2020, et porter celui de lecteurs réguliers de 30% aujourd'hui à 40% et 65%...
Diêu An/CVN