Coronavirus
Un nouvel avion rapatriant des personnes de Chine atterrit en France

Un deuxième avion affrété par Paris pour ramener de Wuhan 250 personnes, dont 65 Français, a atterri dimanche après-midi 2 février dans les Bouches-du-Rhône, où une partie d'entre eux, notamment les Français, seront placés en confinement.

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Atterrissage du premier avion de rapatriés français de Wuhan, le 31 janvier à Istres.

L'appareil, un A380, s'est posé vers 14h30 sur la base militaire d'Istres, où avaient déjà débarqué 180 personnes rapatriées de Chine vendredi 31 janvier.

Comme lors du précédent vol, aucun des passagers ne présentait de symptômes d'une infection au nouveau coronavirus apparu à Wuhan, où ils ont embarqué, au départ de l'avion, a assuré Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Santé.

En comptant les Français, les passagers sont de 30 nationalités différentes, a précisé lors d'une émission sur RTL/LCI/le Figaro le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ajoutant qu'il y avait "beaucoup d'Européens".

"Les pays concernés, pour une bonne partie d'entre eux, vont nous permettre d'assurer un bord à bord permettant le retour de ces personnes dans les pays d'origine", a-t-il déclaré, sans fournir plus de précisions techniques sur les lieux où se feraient ces transferts.

Le chef de la diplomatie a aussi salué une coopération "remarquable" avec les autorités chinoises. "Tous les Français qui ont demandé à être rapatriés le sont", a-t-il dit, précisant que le rapatriement du personnel diplomatique français n'était pas à l'ordre du jour. À Paris, une grande réunion interministérielle doit avoir lieu dimanche soir 2 février autour du Premier ministre au sujet du coronavirus.

L'A380 qui a atterri à Istres devait ensuite redécoller pour la Belgique, selon une source diplomatique à Bruxelles. L'appareil emmènera ensuite vers l'aéroport militaire de Melsbroek des ressortissants belges et d'autres nationalités, selon cette même source.

Centre de formation

Une partie des personnes arrivées dimanche 2 février à Istres, les familles en priorité, sera prise en charge dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet, une station balnéaire proche de Marseille, où sont déjà en quarantaine près de 180 personnes arrivées de Wuhan vendredi, ont précisé les autorités.

La Croix-Rouge, qui gère la logistique et l'animation de ce site depuis vendredi 31 janvier, a indiqué qu'il y restait "une cinquantaine de places d'hébergement". En début d'après-midi, des affaires de toilette y avaient été préparées pour les futurs nouveaux arrivants, a constaté un des trois journalistes de l'AFP qui y sont confinés depuis leur retour de Wuhan.

Le centre de l'ENSOSP (École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers) à Aix-en-Provence, le 2 février.

D'autres rapatriés seront placés en quarantaine à Aix-en-Provence, dans une école d'officiers de sapeurs-pompiers, l'Ensosp, qui peut accueillir plus de 500 personnes. Le secrétaire d'État Adrien Taquet, qui a visité le centre de formation dimanche 2 février, a assuré que tout y était "prêt". L'Ensosp, entièrement fermé et grillagé, est situé en zone rurale, loin des habitations, à une dizaine de kilomètres du centre-ville d'Aix-en-Provence.

D'abord "surprise" par le choix de sa commune, Maryse Joissains-Masini, la maire LR d'Aix, a assuré dimanche 2 février vouloir "être solidaire". Elle a indiqué que l'accès au lieu était drastiquement surveillé, et le confinement total : "tout se fait en interne, rien ne sort". La mairie organisera une réunion d'information pour les habitants du quartier mardi matin 4 février.

Plateau d'oursins

À Carry-le-Rouet où les premiers rapatriés (en majorité des Français) sont confinés depuis deux jours dans un centre de vacances, les habitants et les touristes ont célébré dimanche le premier jour du traditionnel festival des "oursinades". Un restaurateur local a même offert un plateau d'oursins aux personnes confinées.

Le secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé a assuré dimanche 2 février que l'arrivée de nouvelles personnes en provenance de Chine dans ce centre situé au milieu d'une pinède, dans une calanque, ne présentait pas de risque de contagion pour les personnes déjà présentes et ne rallongerait pas la durée de leur confinement.

À leur arrivée en France vendredi 31 janvier, deux personnes qui présentaient des symptômes d'infection au nouveau coronavirus ont été hospitalisées à la Timone. Elles ont été testées négativement au coronavirus.

L'une d'elles a regagné le centre de Carry samedi soir 1er février, tandis que l'autre, "pas atteinte par le virus, nécessite des soins et doit rester à l’hôpital", a indiqué la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Depuis le 24 janvier, six cas de patients contaminés par le nouveau coronavirus ont été confirmés en France. Ils sont tous hospitalisés, un à Bordeaux et cinq à Paris, dont deux en réanimation.

Un nombre croissant de pays ont décidé de fermer leurs frontières avec la Chine, alors que l'épidémie a déjà fait plus de 300 morts, dont un premier décès enregistré hors de Chine, aux Philippines. Le coronavirus, transmissible d'humain à humain, a contaminé plus de 14.000 personnes en Chine et s'est propagé dans 24 pays.


AFP/VNA/CVN

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