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Pendant ce temps, le nombre de décès des cas avérés de pneumonie virale en Chine ne cesse d'augmenter, comme celui des pays touchés. La commission de la Santé de la province de Hubei, dans le centre de la Chine, a annoncé dimanche que 45 personnes étaient mortes au cours des dernières 24 heures.
Ces nouveaux décès dans cette province, dont la capitale Wuhan est le berceau du nouveau coronavirus, portent à 304 le nombre total des décès enregistrés dans l'ensemble de la Chine. Le nombre des infections confirmées dans l'ensemble de la Chine a lui aussi augmenté, dépassant dimanche 14.300, selon la commission nationale de la Santé.
Près de 150 infections sont signalées dans plus de 20 autres pays, de l'Asie et du Pacifique à l'Europe et l'Amérique du Nord. Depuis samedi minuit (21h00 GMT), tous les Chinois doivent obtenir un visa pour faire du tourisme en Russie, alors que ceux voyageant en groupes en étaient exemptés depuis 2000, et plus aucun visa de travail ne leur sera accordé, a annoncé le gouvernement russe.
Les États-Unis interdiront de leur côté à partir de dimanche 2 février à 22h00 GMT l'entrée sur leur territoire aux étrangers s'étant rendus en Chine dans les 14 derniers jours. Et une quarantaine allant jusqu'à 14 jours sera imposée aux Américains ayant été au cours des deux semaines précédentes dans le Hubei.
Quant à l'Australie, elle n'accepte plus depuis samedi sur son sol les non-résidents arrivant de Chine, après que des dispositions similaires eurent été notamment prises par l'Italie, Singapour, Israël ou la Mongolie.
Un nouvel hôpital à Wuhan
Pékin a critiqué ces décisions. "Il n'est pas nécessaire de paniquer inutilement, ni de prendre des mesures excessives", a estimé l'ambassadeur de Chine à Genève, Xu Chen, assurant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) faisait "pleinement confiance à la Chine". Avant même les dernières annonces américaines, le régime communiste s'en était déjà pris aux États-Unis, qui avaient recommandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre en Chine ou de quitter ce pays s'ils s'y trouvaient.
Une femme, portant un masque de protection, passe devant l'enceinte de la Cité Interdite, après une chute de neige à Pékin, le 2 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Samedi 1er février, c'était au tour du Vietnam de suspendre toutes ses liaisons aériennes avec la Chine continentale. Les hôpitaux de Wuhan, où a été recensée la très grande majorité des cas en Chine, sont débordés. Un nouvel établissement qui comprendra mille lits, construit en quelques jours, doit accueillir ses premiers patients lundi.
"Remords"
L'épidémie semble être partie en décembre d'un marché de Wuhan, une métropole placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier. Cette ville et sa région, soit quelque 56 millions d'habitants, sont coupées du monde par un cordon sanitaire. Ailleurs en Chine, la peur du virus s'est emparée de la population qui préfère rester chez elle, cependant que le port du masque se généralise.
À l'entrée d'un grand parc de Pékin, inhabituellement désert, un gardien prenait la température des rares promeneurs à l'aide d'un thermomètre électronique et leur intimait l'ordre de se couvrir le visage. "Si vous dépassez 37,3 degrés, on vous met à l'isolement", avertissait-il. Faute de clients, la plupart des commerces restent clos. Dans ce contexte, et par "précaution" face à l'épidémie, le géant informatique américain Apple a annoncé qu'il fermait tous ses magasins en Chine continentale jusqu'au 9 février.
Critiqué par de nombreux Chinois, qui accusent les autorités d'avoir tardé à diffuser des informations sur le virus, le principal responsable politique de Wuhan a avoué "se reprocher" d'avoir ordonné trop tardivement des restrictions aux déplacements. "Je suis envahi par un sentiment de culpabilité, par les remords", a confié Ma Guoqiang, le secrétaire local du Parti communiste chinois.
Samedi 1er février, les autorités du Hubei ont prolongé les vacances du Nouvel An lunaire jusqu'au 13 février et annoncé la suspension de l'enregistrement des mariages par les agents de l'état-civil, afin de décourager les rassemblements. La ville de Huanggang, en banlieue de Wuhan, a déclaré qu'un seul membre de chaque foyer serait désormais autorisé à quitter son logement, une fois tous les deux jours, afin de sortir acheter des produits de première nécessité.
Un avion qui vient de se poser avec à son bord 32 citoyens mongoliens évacués de la ville chinoise de Wuhan, le 1er février 2020 à Oulan Bator, en Mongolie. |
Évacuations
Dans un contexte de forte inquiétude à l'étranger, les évacuations d'étrangers de Wuhan se poursuivent. Un avion de l'armée de l'air allemande transportant une centaine de personnes rapatriées de cette métropole est ainsi arrivé samedi en Allemagne. La veille, un appareil transportant quelque 200 Français de Wuhan avait atterri près de Marseille (Sud), et un deuxième avion de rapatriement a quitté Paris pour Wuhan dans la nuit de vendredi à samedi.
D'autres pays, notamment l'Inde, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Pologne, le Canada, l'Espagne et l'Italie ont envoyé des avions sur place ou ont prévu de le faire. Parallèlement, le Royaume-Uni a annoncé le rapatriement de son personnel diplomatique non essentiel travaillant en Chine.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a déclaré jeudi que l'épidémie était "une urgence de santé publique de portée internationale", a cependant averti que les restrictions à la circulation des personnes et des biens pourraient s'avérer "inefficaces", perturber la distribution de l'aide et plomber l'économie des pays touchés.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a mis en garde samedi ses compatriotes contre les discriminations visant des membres de la communauté chinoise, dont certains se sont alarmés de l'augmentation de commentaires hostiles ou racistes sur les réseaux sociaux depuis le début de l'épidémie.
AFP/VNA/CVN