>>La Turquie adoptera de nouvelles mesures de sécurité à l'échelle nationale
>>Le groupe kurde TAK revendique l'attaque à la voiture piégée d'Ankara
La police sur le site d'une explosion meurtrière, le 13 mars à Ankara, en Turquie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le gouvernement turc, le véhicule piégé a explosé à 18h45 heure locale (16h45 GMT) à un arrêt de bus de la très fréquentée place Kizilay, en plein cœur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et où passent plusieurs lignes de bus et de métro.
Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été totalement détruits par la puissante déflagration, a constaté un photographe de l'AFP.
"Trente personnes ont été tuées sur le coup et quatre autres à l'hôpital", a déclaré devant la presse le ministre de la Santé, Mehmet Müezzinoglu, à l'issue d'une réunion de sécurité convoquée autour du Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Au mois 125 autres ont été blessées, dont 19 se trouvaient dimanche soir dans un état jugé sérieux, a ajouté le ministre de la Santé.
Selon M. Müezzinoglu et son collègue de l'Intérieur Efkan Ala, l'attentat a été commis par une véhicule à bord duquel se trouvaient "une ou deux" personnes et qui a délibérément visé l'arrêt de bus de la place Kizilay.
L'attentat n'a pas été immédiatement revendiqué mais son mode opératoire se rapproche d'un autre attentat suicide à la voiture piégée, qui a visé le 17 février à Ankara, non loin de la place Kizilay, des cars transportant du personnel militaire et fait 29 morts.
Un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), en avait assumé la responsabilité trois jours plus tard et annoncé de nouvelles attaques, notamment contre les sites touristiques turcs.
"Informations concrètes"
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu avaient pour leur part attribué l'attentat aux kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), avec le soutien du PKK. Ces deux mouvements avaient catégoriquement rejeté ces accusations.
Une voiture en flammes sur le site d'une explosion meurtrière, le 13 mars à Ankara, en Turquie. |
Après ce troisième attentat en cinq mois à Ankara, les deux dirigeants se sont refusés dimanche 13 mars à mettre en cause un quelconque groupe.
"Nous avons des informations concrètes sur le groupe terroriste à l'origine de l'attaque", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué, "nous aurons très rapidement les résultats complets de l'enquête et nous les rendrons publics".
De son côté, M. Erdogan a dénoncé des "attaques contre l'unité de notre pays et notre peuple" et annoncé une riposte. "Notre État ne renoncera jamais à faire usage de son droit à la légitime défense contre toute menace terroriste", a-t-il déclaré.
Le président français François Hollande a exprimé sa "profonde solidarité" au peuple turc et assuré à son homologue de son soutien dans "la lutte contre le terrorisme".
La ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop a révélé que son ambassadeur à Ankara avait échappé de peu à l'attentat. "Il se trouvait en voiture lorsque la bombe a explosé, il n'était qu'à 20 m", a-t-elle raconté.
L'ambassade américaine en Turquie avait alerté le 11 mars ses ressortissants sur une "possible attaque terroriste" à Ankara visant "des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles" dans le quartier où a été perpétré l'attentat du 17 février.
Dimanche soir 13 mars, un juge d'Ankara a ordonné l'interdiction de la diffusion de toute information sur l'attaque sur internet, notamment sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où circulaient de nombreuses photos et vidéos.