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Photo tirée d'une vidéo du Parlement britannique montrant le Premier ministre Boris Johnson le 22 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Boris Johnson a immédiatement annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par la Chambre des Communes jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce.
"Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre. C'est ce que je dirai à l'UE", a ajouté Boris Johnson, qui n'a jamais varié dans sa promesse de mettre en oeuvre le Brexit à la fin du mois, comme prévu.
À neuf jours de la date de sortie, le dirigeant conservateur a aussi déclaré qu'il accélérait les préparatifs pour une sortie sans accord de l'UE.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a recommandé mardi soir 22 octobre aux dirigeants de l'UE d'accepter un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni.
Une réunion des ambassadeurs des pays membres auprès de l'UE a été planifiée mercredi 23 octobre en fin de matinée pour discuter de cette recommandation, a indiqué l'un des représentants.
Mais il n'est pas question de décider mercredi 23 octobre, a-t-il averti. Il s'agira de vérifier si l'ensemble des pays membres partagent la même analyse de la situation et de voir si un nouveau report est nécessaire, a-t-il indiqué.
Le Parlement britannique a approuvé mardi 22 octobre par 329 voix contre 299 la loi d'application pour l'accord conclu par Boris Johnson et les dirigeants de l'UE, et ouvert ainsi la voie à une étude du texte dans les détails.
Mais les députés ont ensuite refusé par 322 voix contre 308 le calendrier proposé par le gouvernement britannique prévoyant une approbation de la loi d'application de l'accord d'ici à jeudi soir 24 octobre, un délai jugé trop court pour débattre d'un texte de 110 pages.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a salué la "majorité claire" qui s'est prononcée en faveur de la loi d'application et a dit attendre les prochaines décisions qui seront prises à Londres et à Bruxelles, notamment sur la nécessité d'un nouveau report. Le départ du Royaume-Uni a déjà été différé à deux reprises du 29 mars au 12 avril puis au 31 octobre.
"La bonne nouvelle est que Boris Johnson a trouvé une majorité et elle n'est pas courte. Il a réussi son pari. Mais le Parlement a bloqué le calendrier. Nous ne sommes pas dans une situation de crise, mais face à un problème de calendrier devenu trop serré", a expliqué un responsable européen.
Boris Johnson avait demandé samedi une prolongation de trois mois, jusqu'au 31 janvier 2020, en vertu d'une loi adoptée en septembre et Donald Tusk a préconisé de répondre favorablement à cette requête. Mais l'UE peut proposer une durée différente.
La durée de la prolongation doit être décidée par les Européens en concertation avec Boris Johnson, a soutenu le responsable européen. "L'UE est disposée à accepter une prolongation, mais elle décidera ce qui est nécessaire, et sa durée exacte devra faire l'objet d'échanges politiques", a-t-il commenté. "Un report de trois mois n'est pas acceptable. Il doit être limité", a-t-il estimé.
La France est prête à accepter un court report "technique" de "quelques jours" du Brexit pour que la procédure parlementaire puisse s'achever à Londres, a annoncé mardi soir 22 octobre la secrétaire d'État française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin.
"En fin de semaine, nous verrons si une extension purement technique de quelques jours se justifie", a-t-elle précisé devant le Sénat français.
L'accord règle les conditions du divorce entre le Royaume-Uni et l'UE après 46 ans de vie commune et permet une sortie négociée assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.
Une fois approuvé par le Parlement britannique, il devra aussi être adopté par le Parlement européen.