>>Record de 55 millions de personnes déplacées internes en 2020, selon des ONG
>>Dans les marais de Mésopotamie coulent... les égouts d'Irak
Un tigre du Bengale dans la forêt de Sarankhola, au Bangladesh, le 11 avril 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Habib Talukder, surnommé "Bagh Shikari" (chasseur de tigres), qui faisait figure de légende dans le sud du pays, a été arrêté par la police le week-end dernier après une cavale de près de 20 ans.
Le braconnier quinquagénaire a été "difficile" à attraper, car il vivait en lisière de forêt dans laquelle il s'enfuyait à chaque fois que les forces de l'ordre faisaient une descente, a précisé lundi 31 mai le chef de la police locale, Saidur Rahman.
"Nous essayions de le coincer depuis longtemps. Un tuyau nous a finalement permis d'y parvenir et de l'envoyer en prison", s'est félicité l'officier.
Il avait élu pour terrain de chasse les mangroves des Sunderbans, dans le sud du pays, qui s'étendent sur 10.000 km de l'Inde au Bangladesh, et abritent l'une des plus grandes populations de tigres du Bengale au monde dont l'espèce est menacée.
Le braconnier avait entamé sa carrière en collectant du miel dans la forêt avant de chasser le grand félin dont la peau, les os et même la chair se vendent à prix d'or au marché noir.
"Nous le respectons autant que nous avons peur de lui", admet Abdus Salam, quêteur de miel, "c'est un homme dangereux capable de se battre tout seul avec Mama (le tigre) dans la forêt".
Le département des forêts du Bangladesh ne comptait plus que 106 tigres du Bengale en 2015, contre 440 spécimens en 2004. En 2019, la population avait augmenté à 114 individus grâce à une vive répression du braconnage et du banditisme dans cette région.
Pour le conservateur régional des forêts, Mainuddin Khan, la nouvelle de l'arrestation de ce criminel est un "soulagement". "Il nous donnait de sérieux maux de tête", a-t-il confié, "il représentait une grande menace pour la biodiversité de la forêt".
AFP/VNA/CVN