France
COVID-19 : la vaccination ouverte à tous les adultes sans restrictions

Finies les conditions d'âge ou d'état de santé : depuis lundi 31 mai, tous les adultes de France peuvent être vaccinés contre le COVID-19, une étape-clé au moment où le nombre de malades dans les services de réanimation est revenu à son niveau de fin janvier.

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Jean Castex (gauche) et Olivier Véran visitent le 31 mai le Centre de vaccination de Saint-Maur-des-Fossés. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président Emmanuel Macron, 43 ans et qui avait contracté le COVID-19 en décembre 2020, a annoncé dans un tweet lundi soir 31 mai que lui et son épouse Brigitte se sont fait vacciner, encourageant tous les Français à en faire autant.

"Maintenant que c'est ouvert aux plus de 18 ans, je suis venu dès que j'ai pu", explique, devant le groupe hospitalier Saint-Vincent à Strasbourg, Jeremy Danner, techno-commercial de 25 ans.

Pour le jeune homme qui veut "participer à l'effort collectif", c'est à la fois "une des seules façons d'éradiquer ce virus" et l'espoir de "se libérer de certaines contraintes".

"Les 18-20 ans viennent beaucoup", constate une agente administrative, en notant qu'"ils veulent le vaccin pour pouvoir partir, avoir le pass sanitaire, faire des concerts".

À 400 km de là, devant le Stade de France, près de Paris, transformé en vaccinodrome, Xavier Dollin, 45 ans, dit à l'AFP TV compter sur le vaccin pour "enlever ces masques et reprendre la vie de tous les jours".

À un peu plus d'une semaine de la réouverture en intérieur des restaurants et du passage de 21h à 23h du couvre-feu, la décrue dans les services de réanimation, amorcée fin avril, se poursuit. Lundi soir 31 mai, le nombre de patients touchés par le COVID-19 et soignés en réanimation était de 2.945 (contre 6.000 le 26 avril). La pandémie a fait presque 110.000 morts en France.

Complet 

Désormais, deux défis attendent la campagne de vaccination, cruciale pour un été apaisé: satisfaire tous les volontaires qui attendent une dose et convaincre les indécis, voire les réfractaires.

Les prises de rendez-vous pour les plus de 18 ans ont été ouvertes dès jeudi. Mais avec "28 millions de personnes adultes éligibles à la vaccination et non vaccinées", la principale plateforme Doctolib a prévenu qu'elle ne pourrait pas répondre à toutes les demandes au regard du "nombre encore limité de doses de vaccins, notamment Pfizer et Moderna".

Lundi 31 mai, sur internet, de nombreux centres de vaccination affichaient complet pour les prochains jours.

Cet élargissement à tous les adultes "ne doit pas nous détourner de l'objectif d'aller chercher tous nos concitoyens qui restent les plus vulnérables", personnes âgées ou souffrant de comorbidités, a souligné le Premier ministre Jean Castex, en visitant un centre de vaccination dans le Val-de-Marne.

Près de 26 millions de personnes ont reçu une première injection de vaccin, soit 49,1% de la population adulte.

Selon Doctolib, au rythme actuel, l'objectif du gouvernement de vacciner 30 millions de personnes devrait être atteint dès le 10 juin, soit 5 jours avant l'échéance prévue.

Sur près de 10 millions d'injections déjà programmées pour juin, les trois quarts des rendez-vous ont été pris par des moins de 50 ans, selon Doctolib.

En revanche, le rythme de vaccination ralentit dans les tranches d'âge élevées, avec près d'un quart des plus de 80 ans qui ne sont toujours pas vaccinés, 14% chez les 75-79 ans et 16% chez les 70-74 ans.

Antoinette Gomez Casagrande, une habitante d'Albi (Tarn) de 74 ans, ne "souhaite pas être vaccinée" par "manque de confiance" envers les vaccins qui n'en sont, selon elle, qu'au "stade expérimental".

Tandis que Michelle, une Strasbourgeoise du même âge, "préfère attendre septembre ou octobre" parce qu'elle "ne saurait pas quel vaccin choisir" et "a peur d'avoir un vaccin avec des effets secondaires".

Et les ados ? 

La semaine dernière, l'Académie de médecine a recommandé d'imposer une "obligation" vaccinale pour garantir, avant la fin de l'été, "une immunité collective suffisante pour contrôler l'épidémie, soit 90% de la population adulte ou 80% de la population totale".

Une personne reçoit une dose de vaccin Pfizer à Versailles, le 29 mai.
Une personne reçoit une dose de vaccin Pfizer à Versailles, le 29 mai.

Une possibilité qualifiée dimanche 30 mai de "dernière option en cas d'échec" par le "Mr vaccin" du gouvernement, Alain Fischer.

Ce dernier a aussi invité la population à s'organiser pour recevoir les deux doses sur son lieu de résidence, plutôt que pendant leurs vacances, afin de ne pas déstabiliser le système.

Emmanuel Macron, qui n'a pas précisé quel vaccin il avait reçu, a appelé dans son tweet  les Français à se faire vacciner "Pour nous protéger, pour protéger nos proches".

L'organisation de la campagne cet été sera au menu du conseil de défense sanitaire de mercredi 2 juin, a indiqué Jean Castex, tout comme "la vaccination des enfants et adolescents de plus de douze ans", sur laquelle la Haute autorité de Santé (HAS) doit se prononcer cette semaine, après le feu vert donné la semaine passée par l'Agence européenne du médicament.

Depuis que la presse a évoqué cette possibilité, "on reçoit pas mal d'appels d'adolescents qui souhaitent se faire vacciner", explique le professeur Vincent Bounes, qui coordonne le vaccinodrome de Toulouse, où il a noté aussi une "grande affluence de jeunes majeurs".

AFP/VNA/CVN

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