Climat
Reprise de négociations "cruciales", après la relance politique

À six mois d'une importante Conférence climat, les Nations unies ont repris lundi 31 mai - par visioconférence - des négociations "cruciales", alors que l'élection de Joe Biden a redonné un coup de fouet à la lutte contre le réchauffement climatique.

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Des bateaux ancrés sur le lac Oroville pendant un épisode de grande sécheresse, le 25 mai en Californie.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous sommes à un moment pivot dans une année cruciale", a lancé Patricia Espinosa, la responsable climat de l'ONU, en lançant cette session de négociations informelles sur les points toujours en suspens de l'accord de Paris, conclu en 2015.

Ces discussions, qui ne doivent pas déboucher sur des décisions fermes, sont les premières depuis l'échec de la COP25 de Madrid fin 2019. La pandémie de COVID-19 avait depuis mis à l'arrêt la diplomatie du climat, et les attentes se concentrent sur la COP26, reportée d'un an et désormais prévue en novembre à Glasgow.

Mme Espinosa a donc appelé les délégués à préparer "des décisions prêtes pour l'adoption" en Ecosse. "Il est crucial de rattraper le temps perdu et que la COP soit un succès. C'est un test de notre crédibilité", a-t-elle lancé.

Un message repris en écho par les participants à un sommet virtuel sur le climat à Séoul du P4G, "Partnering for Green Growth", dont la déclaration finale lundi 31 mai a appelé à agir décisivement.

L'envoyé spécial américain pour le climat John Kerry a appelé tous les pays, et pas seulement les pays développés, à faire un effort. Tandis que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé qu'il s'agissait d'un sujet "d'intérêt pour soi-même, d'intérêt mutuel et d'intérêt collectif".

Les attentes sont d'autant plus fortes que le changement à la présidence américaine a relancé le processus politique, après quatre années de climato-scepticisme trumpien.

Le Sommet en ligne sur le climat convoqué fin avril par le nouveau locataire de la Maison Blanche a vu les grands pays émetteurs redoubler d'engagements vers la neutralité carbone, à commencer par les États-Unis eux-mêmes.

Et la lutte contre le changement climatique figurera en bonne place au sommet du G7 en Cornouailles du 11 au 13 juin, pendant les discussions onusiennes. Le club des pays riches s'est tout récemment déjà engagé à stopper toute aide publique aux centrales à charbon, très polluantes.

Pas en ligne

Un activisme bienvenu alors que les scientifiques alertent sur l'urgence face à un bouleversement qui menace de conséquences irréversibles. Les catastrophes climatiques se multiplient et "la trajectoire actuelle n'est pas en ligne avec les objectifs de l'accord de Paris", a rappelé Mme Espinosa.

À savoir limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible +1,5°C. Ce dernier seuil pourrait précisément être franchi au cours d'une des cinq prochaines années, a récemment mis en garde l'Organisation météorologique mondiale.

Les négociateurs doivent aborder plusieurs questions clés, dont le fonctionnement des mécanismes de marchés carbone prévus par l'Article 6 de l'accord de Paris, sur lequel les quelque 200 signataires n'arrivent toujours pas à s'accorder.

Des règles de fonctionnement de l'accord, notamment en matière de transparence, restent également à finaliser, tout comme la question des plans d'adaptation aux conséquences du changement climatique ou l'engagement des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards d'USD par an d'ici à 2025 les politiques climatiques des pays pauvres.

Enfin, de nombreux pays doivent encore finaliser leurs engagements révisés de réduction d'émissions (NDC), qui sont selon l'ONU encore loin de permettre de tenir les objectifs de l'accord de Paris.

Un menu copieux donc pour les "organes subsidiaires permanents" de la convention climat des Nations unies, l'un dédié au "conseil scientifique et technologique" (SBSTA) et l'autre à la "mise en œuvre" (SBI).

Vous m'entendez ? 

Ils se réunissent habituellement en juin à Bonn (Allemagne), lors de rencontres qui attirent des milliers de participants du monde entier. Pandémie oblige, les discussions se tiennent cette fois par visioconférence, jusqu'au 17 juin, à raison de trois heures par jour, sur différents créneaux horaires. Une organisation qui vise à ne léser personne mais pose de nombreux défis techniques.

"Est-ce que vous m'entendez ?", a d'ailleurs lancé à plusieurs reprises Mme Espinosa, alors que beaucoup de délégués semblaient avoir des difficultés de connexion lors d'une réunion virtuelle test.

"Malgré ces conditions, les parties semblent désireuses de travailler et progresser", a souligné Tosi Mpanu Mpanu, président du groupe SBSTA, en ouverture de session.

"Il est important d'envoyer un message clair au reste du monde : nous sommes très sérieux pour appliquer l'accord de Paris et nous attaquer à ce casse-tête climatique", avait insisté il y a quelques jours le diplomate congolais.


AFP/VNA/CVN

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