Les forces de sécurité russes à l'extérieur de la gare de Volgograd après un attentat suicide, le 29 décembre |
"Un engin explosif a sauté à environ 13h00 (09h00 GMT) près de l'entrée de la gare ferroviaire à Volgograd (ex-Stalingrad). Selon de premières évaluations, il a été déclenché par une femme kamikaze", a indiqué le comité d'enquête russe dans un communiqué, annonçant l'ouverture d'une enquête pour "attentat terroriste".
Cette explosion "effrayante", ont raconté des témoins, survenue à six semaines des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi (Sud-Ouest), s'est produite devant les détecteurs de métaux installés à l'entrée de la gare, remplie de voyageurs, précise le communiqué.
Les fenêtres ont été soufflées aux deux premiers niveaux de ce bâtiment de briques grises, selon des images diffusées par la télévision publique russe. La puissance de l'engin explosif était d'environ dix kilos d'équivalent TNT, ont révélé les enquêteurs.
"L'explosion a fait 16 morts, dont un policier, et plus de 30 blessés, parmi lesquels un enfant de neuf ans, ont été hospitalisés", a indiqué le comité d'enquête. Au total, environ 45 personnes ont été blessées dans l'attentat, ont dit des sources médicales et la police.
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné de "prendre toutes les mesures nécessaires (...) pour trouver et déférer devant la justice ceux qui sont responsables" de l'attentat, a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov, à l'agence de presse Interfax.
Les mesures de sécurité ont, par ailleurs, été renforcées dans toutes les principales gares et principaux aéroports de Russie. Les autorités régionales ont annoncé avoir mis en place un niveau élevé d'alerte antiterroriste dans la région de Volgograd pour les 15 jours à venir.
L'OTAN, l'ONU et l'UE ont condamné cet attentat qui "ne peut avoir aucune justification", a jugé le secrétaire général de l'Alliance atlantique Anders Fogh Rasmussen. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a qualifié cette attaque d'"abominable", tandis que le chef de l'État français François Hollande a parlé de "terrible attentat". Athènes a évoqué une "action terroriste barbare".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a réaffirmé dans un communiqué que le terrorisme dans toutes ses formes "constituait l'une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales" et que "tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable".
La responsable de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a également "fermement condamné" l'attentat.
Veuves noires
D'après le site Lifenews.ru, la femme qui s'est fait exploser à Volgograd est Oksana Aslanova. "Aslanova a été mariée deux fois à des rebelles. Ses deux époux ont été tués par les forces russes", affirme ce site spécialisé dans les scoops, pour lequel c'est donc une "veuve noire", comme on surnomme ces femmes kamikazes.
Depuis 1999, la Russie a été frappée par une série de sanglants attentats, plusieurs d'entre eux ayant été commis par des femmes kamikazes, armes privilégiées de la rébellion islamiste. Une femme a ainsi perpétré le double attentat suicide en mars 2010 dans le métro de Moscou qui a fait 40 morts. En 2004, deux femmes originaires du Caucase du Nord avaient fait exploser deux avions de ligne qui venaient de décoller de l'aéroport de Moscou-Domodedovo, tuant 90 personnes.
AFP/VNA/CVN