France
Un 1er mai syndical tendu sous le signe de la loi travail

Le 1er mai syndical, qui verra CGT et FO défiler côte à côte pour la première fois en sept ans, est dirigé cette année contre la loi travail, dans un climat tendu après deux mois de contestation et de manifestations émaillées de violence.

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>>Violents affrontements en marge des défilés contre la loi travail

Le Premier ministre français Manuel Valls (gauche), le 1er mai à Nouvelle-Calédonie.
Photo : AFP/VNA/CVN

De Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre français Manuel Valls a adressé dimanche 1er mai une ferme mise en garde aux éventuels "casseurs" et appelé les organisateurs des manifestations à prendre "leurs responsabilités".

La veille, son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait envoyé des consignes aux préfets sur les mesures à prendre pour éviter les débordements.

Les manifestations de jeudi 28 avril contre le projet de loi travail, à Paris et en province ont fait 78 blessés chez les forces de l'ordre, tandis qu'un étudiant de 20 ans, atteint par un projectile à Rennes, a perdu la vision d'un œil.

Gouvernement et syndicats se renvoient la balle des responsabilités des violences.

Le Parti de Gauche a de son côté demandé samedi 30 avril "des comptes" à M. Cazeneuve face à une "escalade de la violence" policière lors des manifestations, appelant à l'abandon des lanceurs de balles de défense.

Soudés dans leur refus du projet de loi travail, examiné à l'Assemblée nationale à partir de mardi 3 avril, FO et CGT, vont défiler ensemble ce dimanche 1er mai pour la première fois depuis 2009.

Les secrétaires généraux Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) prendront le départ de la manifestation parisienne à partir de 15h00 à Bastille, pour rejoindre Nation, en réclamant "le progrès social". Les leaders de FSU, Solidaires et des organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL) seront aussi présents. Des manifestations et rassemblements sont prévus partout en France.

Dans la matinée, M. Mailly se rend au Mur des Fédérés, au cimetière du Père Lachaise, en hommage à la Commune, une tradition de FO, avant un apéritif républicain place Gambetta, dans le 20e arrondissement à Paris.

"Convergence des luttes"

De leur côté, les réformistes (CFDT, CFTC et Unsa) se retrouvent dans la matinée, pour des tables rondes, dont l'une porte sur la loi travail. Pour ce camp, pas question de "demander le retrait d'un texte porteur de progrès pour les travailleurs", rappelle Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT qui loue, entre autres, la mise en place du compte personnel d'activité (CPA) prévue dans cette loi.

Une grosse mobilisation contre la loi travail, le 28 avril à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis 2013, CGT et CFDT ne défilent plus ensemble le 1er mai, leur relation s'étant dégradée après l'approbation par la centrale de Laurent Berger de l'accord sur la sécurisation de l'emploi, dénoncé par la CGT. La loi travail n'a fait qu'aggraver la division entre les deux premiers syndicats français.

Le 1er mai cette année prend une tournure spécifique avec l'avènement de "Nuit debout", lancé au soir du 31 mars, jour de la plus grosse mobilisation contre la loi travail (390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités ; 1,2 million selon les organisateurs). Dimanche 1er mai, des responsables syndicaux ont prévu de se rendre place République, mais pas les numéros uns.

Jeudi, Philippe Martinez y est intervenu pour la première fois, pour évoquer la "convergence des luttes", à un moment où 63% des Français estiment que ni Nuit debout, ni les syndicats, ni les partis ne sont "en phase avec les salariés", selon un récent sondage Odoxa. En revanche sept Français sur dix considèrent que "la lutte des classes est une réalité en France".


AFP/VNA/CVN

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