>>France : reprise poussive en 2015 avec +1,1%, après quatre années atones
>>La France compte 66,6 millions d'habitants
La croissance au premier trimestre plus élevée que prévu à 0,5%. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon une première estimation publiée le 29 avril par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'activité a accéléré sur les trois premiers mois de l'année, gagnant 0,2 point par rapport au dernier trimestre 2015 (+0,3%). Elle s'établit à un niveau supérieur aux dernières prévisions de l'Institut statistique, mais aussi de la Banque de France et des économistes interrogés par le fournisseur de données financières Factset, qui tablaient tous sur une croissance de 0,4% au premier trimestre.
"Notre action porte ses fruits, nous la poursuivrons avec détermination dans les prochains mois", s'est réjoui le ministre des Finances, Michel Sapin. "C'est une croissance solide qui est enclenchée", a-t-il ajouté.
Ce bon résultat s'explique principalement, selon l'Insee, par le rebond de la consommation des ménages, qui a augmenté de 1,2 % au premier trimestre, soit sa plus forte hausse depuis fin 2004.
Les dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance en France, avaient reculé de 0,1 % lors des trois derniers mois de 2015, marqués par les attentats de Paris.
La hausse du PIB s'explique également par l'accélération des investissements, qui ont augmenté de 0,9 % après +0,7% au quatrième trimestre 2015, et de 1,6 % en ce qui concerne les entreprises non financières, ajoute l'Insee.
Sur l'ensemble du premier trimestre 2015, la production totale de biens et de services a continué de progresser à un rythme soutenu (+0,6%, comme lors des trois derniers mois de 2015), selon l'Insee.
Les chiffres du chômage. |
Seule ombre à ce tableau : les exportations se sont légèrement repliées (−0,2% après +1,0%), le commerce extérieur contribuant à nouveau de façon négative à la croissance du PIB (-0,2 point après -0,4 point au trimestre précédent).
"Ça va mieux" ?
Ce chiffre encourageant fait suite à plusieurs bonnes nouvelles annoncées cette semaine. Selon le ministère du travail, le chômage a ainsi reculé de 1,7 % en mars, à 3,53 millions de demandeurs d'emploi, soit sa plus forte baisse depuis septembre 2000.
Le nombre de défaillances d'entreprises en France a pour sa part baissé de 10,1 % au premier trimestre, tandis que les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 3 % sur un an à 84.000, laissant entrevoir le bout du tunnel pour le secteur du BTP, fortement éprouvé par la crise. Sans compter la méga-commande pour 12 sous-marins décrochés par le groupe de construction navale DCNS en Australie.
"Il y a une série de signaux favorables. On est dans une logique de croissance plus robuste, qui aura des conséquences positives sur le marché du travail", estime Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis, qui fait état d'un "environnement favorable".
La France bénéficie depuis 2015 d'une série de facteurs externes positifs, comme le faible prix du pétrole et des taux d'intérêt historiquement bas, qui alimentent la consommation des ménages. De quoi être optimiste pour l'ensemble de 2016 ? "Clairement, ça va mieux", estime Philippe Waechter, en écho au chef de l'État.
Lors d'une intervention télévisée le 14 avril, François Hollande a assuré que les signaux économiques s'amélioraient, malgré un climat mondial morose. "Oui ça va mieux, il y a plus de croissance, il y a moins de déficits", a-t-il affirmé, suscitant de vives critiques de l'opposition. "La reprise économique est là", a même lancé jeudi 28 avril le chef de l'État.
Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% du PIB cette année. Un chiffre plus optimiste que celui de la Commission européenne, qui parie sur une hausse 1,3 %, et que celui du FMI, qui a abaissé mi-avril sa prévision à 1,1 %, du fait du ralentissement de l'économie mondiale.
Selon Bercy, "l'acquis de croissance" pour 2016, autrement dit ce que serait la progression du PIB en cas de croissance nulle sur le reste de l'année, est déjà de 1 % à l'issue du 1er trimestre, "ce qui signifie qu'avec moins de 0,4 % de croissance chaque trimestre, l'objectif de 1,5% sur l'année sera atteint".