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Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, présente une nouvelle version de la plateforme Messenger, lors du Sommet F8 à San Francisco, en Californie, en 2015 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le groupe a vu son action décoller d'environ 9% mercredi soir 27 avril dans les échanges électroniques suivant la séance officielle à Wall Street, dopé par l'annonce juste après la clôture de résultats meilleurs que prévu pour le premier trimestre.
Le bénéfice net a notamment triplé à 1,5 milliard de dollars et le chiffre d'affaires s'est envolé de 52% à 5,4 milliards.
Facebook profite toujours d'une machine publicitaire tournant à plein régime, en particulier sur le mobile : ses recettes publicitaires ont grimpé de 57% pour atteindre 5,2 milliards de dollars, dont 4,2 milliards (82%) encaissés pour des annonces regardées sur des smartphones.
Le groupe continue parallèlement d'investir pour améliorer l'efficacité de ses publicités et élargir son offre, notamment dans la vidéo, regardée de plus en plus sur mobile et représentant donc "une grande opportunité pour les annonceurs", a souligné la directrice d'exploitation, Sheryl Sandberg, lors d'une téléconférence avec des analystes.
Le nombre et l'engagement des utilisateurs continuent pour leur part d'augmenter.
Facebook en revendiquait 1,65 milliard fin mars, contre 1,59 milliard trois mois plus tôt, et la part de ceux qui se connectent tous les jours à son réseau s'est légèrement améliorée, passant de 65% à 66%.
Prolonger le contrôle de Mark Zuckerberg
Facebook a profité de ces particulièrement bons résultats pour annoncer un changement de la structure de son capital qui va lui permettre de "prolonger la durée pendant laquelle M. Zuckerberg maintient son contrôle de la majorité des droits de vote", alors même que le PDG-fondateur a prévu de transférer progressivement l'essentiel de sa fortune à la fondation philanthropique qu'il a créée avec sa femme.
Facebook revendiquait 1,65 milliard d'utilisateurs fin mars 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mark Zuckerberg contrôle aujourd'hui la ligne stratégique de Facebook grâce à une structure reposant sur deux types de titres : les actions de classe A, celles qui sont cotées en Bourse, et les actions de classe B, non cotées et à droits de votes préférentiels, dont il détient plus de la majorité.
Le groupe a toutefois prévu de créer une troisième catégorie d'actions non assorties de droits de vote ("classe C"). Elles seront distribuées à ses actionnaires existants sous forme de dividende exceptionnel (à hauteur de deux nouveaux titres pour un détenu) et cotées en Bourse, ce qui devrait revenir à diviser par trois la valeur à laquelle s'échangent les actions.
Ces nouvelles actions pourront servir à financer des initiatives stratégiques comme des acquisitions, évitant ainsi un risque de dilution du contrôle du groupe.
Mark Zuckerberg a surtout expliqué que cela lui permettrait aussi de financer ses projets philanthropiques tout en conservant une structure de droits de votes qui a selon lui "servi" le groupe par le passé.
Elle lui a permis à ses débuts de "résister à la pression" de candidats à son rachat, puis à "naviguer la transition difficile vers le mobile" sans être "forcé à des actions à courte vue", ou à faire "des grands paris sur des acquisitions comme Instagram qui étaient très controversées initialement mais étaient de bonnes décisions", a-t-il énuméré.
Dans le document transmis au gendarme boursier américain (SEC), Facebook explique aussi que la nouvelle structure devrait aussi "encourager M. Zuckerberg à conserver une fonction dirigeante" au sein du groupe au lieu de partir "potentiellement utiliser ses talents pour nous faire concurrence", mais aussi mitiger les risques en cas de succession.
Le nouveau système prévoit une conversion automatique des actions de classe B de Mark Zuckerberg s'il venait à décéder ou quitter la tête du groupe, garantissant que ni lui ni ses héritiers ne conservent dans cette situation le contrôle des droits de vote. Facebook fait valoir que cela augmentera ses chances de trouver un meilleur remplaçant.