Ukraine et COVID vont peser sur l'Assemblée mondiale de la santé

Le conflit en Ukraine, une pandémie de COVID-19 interminable : les 194 pays membres de l'OMS se retrouvent à Genève dimanche 22 mai dans ce contexte compliqué pour échafauder un système de santé mondial plus efficace et juste.

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Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur un écran géant lors d'une conférence de presse à Genève en décembre 2021.

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"Le conflit en Ukraine a un impact systémique sur les organisations internationales puisqu'elle oblige à passer un temps considérable à la gestion de la question russe dans les organisations et à la déclinaison des conséquences sur la santé en Ukraine, en Europe et dans le monde", explique un diplomate européen.

Il faut aussi trouver un équilibre, de nombreux pays estimant que les alliés de l'Ukraine appliquent deux poids deux mesures, négligent les autres crises et que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.

Côté Russie, l'ambassade à Genève a voulu tuer dans l'œuf des informations selon lesquelles Moscou préparerait son retrait de l'organisation.

"Les rumeurs selon lesquelles la Russie va se retirer de l'OMS sont tout simplement fausses", martèle un tweet marqué un point d'exclamation géant.

La certitude Tedros

La reconduction pour cinq ans du directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est acquise malgré les accrocs qui ont marqué son premier mandat.

Mais sans rival et avec le soutien des poids-lourds de l'organisation, le premier directeur général africain de l'OMS va pouvoir poursuivre son travail.

"Nous attendons de lui avec confiance un très fort engagement sur la poursuite de la gestion de la pandémie mais aussi le très gros chantier de la réforme de la santé mondiale", souligne le diplomate européen.

Argent, nerf de la santé

Un médecin examine une femme infectée par la variole du singe dans une zone de quarantaine du centre de Médecins sans Frontières, en octobre 2018 à Zomea Kala, en Centrafrique.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dès lundi 23 mai, les ministres de la Santé devraient se succéder à la tribune pour cette première Assemblée en présentiel depuis le début de la pandémie, et on entrera dans le dur : le financement durable de l'OMS.

L'Organisation - à laquelle certains complotistes prêtent pourtant la volonté de contrôler la santé dans le monde - ne dispose que d'un budget biennal autour de 6 milliards d'USD.

Par comparaison, l'Assistance publique/Hôpitaux de Paris dispose d'un peu moins de 8 milliards d'euros par an.

Le problème vient des contributions fixées - les cotisations obligatoires des membres qui ne comptent que pour 16% du total en 2020-21. Le reste - des contributions volontaires - est plus difficile à planifier, dévore de l'énergie à l'obtenir et est souvent assigné à une tâche précise.

L'idée est de porter progressivement à 50% la part des cotisations obligatoires, sur une période d'une dizaine d'années pour permettre à l'OMS de mieux jouer son rôle mais non sans se réformer en contrepartie.

"Il sera important pour l'OMS de mettre rapidement en œuvre les réformes" pour que les décisions sur le financement durable puissent s'appliquer, avertit Sheba Crocker, l'ambassadrice des États-Unis.

Architecture

La pandémie de COVID-19 a permis de mettre à nu ce qui ne fonctionne pas dans le système mondial de santé.

L'Assemblée va donc se pencher sur le toilettage du Règlement sanitaire international (RSI), pour permettre de répondre plus efficacement et plus rapidement aux urgences sanitaires.

Dans la même veine, l'Assemblée devrait décider de la création d'une Commission permanente des urgences issue du Conseil exécutif de l'OMS et activable en 24 heures en cas d'urgence sanitaire de portée internationale - le plus haut niveau d'alerte de l'OMS.

En parallèle, a été lancé le chantier d'un nouvel accord international sur la santé mondiale, qui pour ses partisans devra être contraignant, et pourrait venir compléter le RSI.

En décembre, un groupe intergouvernemental de négociation a été créé pour y travailler.

Comme un fait exprès, les cas de variole du singe - une maladie endémique dans certaines parties de l'Afrique - s'étendent en Amérique du Nord et en Europe, et si la plupart des cas sont pour l'heure sans gravité, le spectre d'une nouvelle crise de grande ampleur inquiète les autorités sanitaires.

AFP/VNA/CVN

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