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La Première ministre Elisabeth Borne, lors d'un déplacement aux Mureaux, près de Paris, le 19 mai. |
Profond renouvellement ou continuité ? La réponse sera apportée par l'Élysée, probablement par son secrétaire général Alexis Kohler, qui devrait lire sur le perron la liste de la nouvelle équipe.
Celle-ci se réunira lundi 23 mai pour le premier Conseil des ministres autour du chef de l'État et d'Elisabeth Borne, nommée une semaine plus tôt.
L'impatience était palpable ces derniers jours dans les ministères, où se préparaient les cérémonies de passation de pouvoirs entre les sortants et les nouveaux entrants.
Interpellée jeudi par la presse sur la longue attente du nouveau gouvernement, Elisabeth Borne a insisté sur sa volonté d'avoir "la meilleure équipe". "Évidemment on n'est pas en train de traîner. Je peux vous assurer qu'on y travaille très étroitement", a-t-elle ajouté lors de son premier déplacement, aux Mureaux (Yvelines).
Emmanuel Macron a pour sa part souligné que la formation d'un gouvernement nécessitait "du temps, des échanges de fond (...) donc autant de temps qu'utile et nécessaire".
Elle aura donc pris quatre jours contre deux pour celui d'Édouard Philippe en 2017 et trois pour celui de Jean Castex en 2020.
L'équation de la parité
Pour préparer le gouvernement, Elisabeth Borne s'est rendue à plusieurs reprises à l'Élysée, a consulté les ex-Premiers ministres Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve (ex-PS), ainsi que des responsables politiques et les partenaires sociaux.
Pour elle et Emmanuel Macron, l'un des défis est de s'entendre sur un casting conforme à la promesse exprimée par le chef de l'État de lancer "un mandat nouveau", mais aussi capable de faire face à un contexte géopolitique, économique et social difficile avec le conflit en Ukraine, une inflation inédite depuis l'introduction de l'euro et une croissance en berne.
Face à ces urgences, quels seront les poids lourds du gouvernement de Jean Castex reconduits à leur poste ou à un autre ? La question se pose pour Bruno Le Maire (Économie), Gérald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Julien Denormandie (Agriculture), Olivier Véran (Santé), Gabriel Attal (porte-parole), Marc Fesneau (Relations avec le Parlement), Eric Dupond-Moretti (Justice), Amélie de Montchalin (Transformation de l'Action publique)...
Tandis que d'autres, comme Florence Parly (Armées), sont donnés partants.
L'une des équations à résoudre est celle de la parité, avec la nécessité de nommer des femmes à des postes visibles. Première cheffe du gouvernement depuis 30 ans, Elisabeth Borne a insisté jeudi 19 mai sur l'égalité femmes-hommes et la nécessité pour les femmes de "rêver" et d'avoir "confiance" en elles.
Parmi les ministres potentielles, figurent Caroline Cayeux, maire de Beauvais, et Catherine Vautrin, évoquée pour le poste de Première ministre, deux femmes venant de la droite.
Les portes du gouvernement s'ouvriront-elles aussi pour Damien Abad, qui a quitté jeudi son poste de chef des députés LR et son parti ?
En revanche, Edouard Philippe n'en sera pas : "On ne m'a rien proposé et ça me va très bien", a déclaré sur France 2 le chef d'Horizons.
Ce gouvernement Borne devrait être assez resserré - avec une quinzaine de ministres selon certains membres de la majorité - pour mener la bataille des législatives des 12 et 19 juin. Il devrait ensuite s'élargir, notamment avec des secrétaires d'État, au début de l'été, à la lumière des résultats du scrutin.