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Twitter a annoncé avoir désactivé un "noyau" de 23.750 comptes liés à la Chine et a aussi fermé 7.340 comptes liés à la Turquie et 1.152 liés à la Russie. |
Twitter, comme YouTube, Google et Facebook, est interdit en Chine, dotée d'une "Grande muraille informatique" pour bloquer les contenus indésirables. Mais diplomates chinois et médias d'Etat inondent ces plateformes de messages.
Vendredi 12 juin, Twitter a annoncé avoir désactivé un "noyau" de 23.750 comptes liés à la Chine et relayés par quelque 150.000 autres comptes servant d'"amplificateurs". Le réseau a été découvert avec des outils mis en place en août pour effacer les comptes liés à Pékin lors des manifestations pro-démocratie à Hong Kong (Chine).
Ce réseau publiait des tweets, principalement en chinois et vraisemblablement destinés à la diaspora, "diffusant des théories géopolitiques favorables au Parti communiste chinois", explique Twitter dans une note d'analyse. Ces milliers de comptes ont également servi à promouvoir les vues de Pékin concernant la lutte contre le coronavirus, puis les manifestations antiracistes aux États-Unis.
Invitée à réagir, une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a fustigé vendredi la décision de Twitter, assurant que la Chine était "la plus grande victime de désinformation". "Si Twitter veut remplir sa part du contrat, ils devraient fermer (les) comptes organisés et coordonnés pour attaquer et discréditer la Chine", a suggéré Mme Hua, elle-même une fervente utilisatrice du réseau social.
En mai, Twitter avait placé un avertissement invitant à vérifier les faits sur un tweet d'un porte-parole du gouvernement chinois reprenant une thèse conspirationniste selon laquelle l'armée américaine pouvait avoir introduit le nouveau coronavirus en Chine. Cette suppression massive de comptes constitue la deuxième offensive en un an des compagnies technologiques américaines pour contrer des réseaux d'influence attribués au gouvernement chinois.
Questions pressantes
Le logo de l'application Zoom photographié sur un téléphone portable, à Paris le 27 mai 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En août 2019, Facebook, YouTube et Twitter ont déjà supprimé des milliers de comptes pour contrer une vaste campagne des autorités chinoises discréditant la mobilisation pro-démocratie à Hong Kong (Chine).
Dans son annonce vendredi 12 juin, Twitter ajoute avoir fermé 7.340 comptes liés à la Turquie, un réseau détecté début 2020 et principalement consacré selon lui à la promotion du président turc Recep Tayyip Erdogan et du parti au pouvoir, et 1.152 liés à la Russie qui promouvait le parti au pouvoir et attaquait ses détracteurs.
Dans un communiqué, la présidence turque a qualifié cette mesure de "tentative inacceptable de diffamer le gouvernement turc et un mouvement politique populaire". L'attitude qu'adoptent les plateformes occidentales envers les menées et les exigences des gouvernements autoritaires, dont les pays représentent aussi des marchés d'importance, soulève des questions de plus en plus pressantes.
L'application de vidéo-conférence Zoom, popularisée durant le confinement lié au coronavirus, se retrouve ainsi au coeur d'inquiétudes pour la liberté d'expression.
Jeudi soir 11 juin, la société californienne a reconnu avoir accédé à des demandes de Pékin pour fermer trois comptes de militants des droits de l'homme aux États-Unis et à Hong Kong qui voulaient commémorer la répression meurtrière chinoise de Tiananmen contre des manifestations pro-démocratie en juin 1989, un épisode tabou en Chine.
Pour Zoom, cette réponse "était un échec" et "n'aurait pas du toucher des utilisateurs hors de Chine continentale". Les comptes ont été réactivés et Zoom prévoit des outils pour se conformer uniquement dans leurs pays aux demandes de gouvernements de faire cesser des activités qu'ils considèrent comme illégales. "Zoom ne permettra pas aux demandes du gouvernement chinois d'avoir un impact sur quiconque en dehors de la Chine continentale", a-t-il assuré.