Tsunami en Indonésie : les secours arrivent et le bilan s'alourdit

De nouveaux corps ont été découverts le 28 octobre sur les îles indonésiennes frappées le 25 octobre par un puissant tsunami qui a tué plus de 300 personnes et rasé des villages entiers de pêcheurs.

Plus de deux jours après la catastrophe, les secours et l'aide commençaient à arriver en force dans les zones les plus affectées des Mentawaï, un chapelet d'îles isolées de l'océan Indien, au large de Sumatra.

Mais les espoirs de retrouver des survivants parmi les 379 personnes portées disparues s'amenuisaient alors que le nombre de morts s'élevait à 311 en fin de matinée, selon les autorités.

Un navire transportant de la nourriture, de l'eau et des médicaments a débarqué le 28 octobre à Sikakap, sur l'île de Pagaï du Nord, où l'absence de routes en bon état et de communications freinait les secours, a constaté un photographe de l'AFP.

Dans le port, des centaines d'habitants étaient soignés, essentiellement pour des plaies provoquées lors du passage des deux vagues géantes successives qui ont pénétré jusqu'à 600 m à l'intérieur des terres.

Tous témoignaient de la brutalité de la catastrophe, le tsunami ayant frappé une dizaine de minutes seulement après le tremblement de terre de magnitude 7,7 alors qu'il faisait nuit et qu'il pleuvait.

"Nous avons entendu comme une explosion lorsque la première vague a déferlé", raconte Chandra, 20 ans. La jeune femme a réussi, "par miracle grâce à un tronc de cocotier", à survivre, contrairement à son mari, dont le corps a été retrouvé, et à son bébé, toujours porté disparu. Dans le village de Muntei Baru Baru, où ne subsistent que les fondations des maisons, les rescapés indiquent ne pas avoir été prévenus alors qu'une alerte au tsunami avait été déclenchée par les autorités juste après la secousse.

Un système sophistiqué et coûteux d'alerte avait été installé le long de la côte de Sumatra à la suite du terrible tsunami de décembre 2004, qui avait tué plus de 220.000 personnes dans plusieurs pays d'Asie.

Mais les autorités reconnaissent qu'il n'est pas disponible dans les Mentawaï, où de nombreux villages n'ont pas l'électricité, et qu'il ne fonctionne pas parfaitement.

À plus de 1.000 km des Mentawaï, la population a rendu un dernier hommage aux victimes de l'éruption du volcan Merapi, l'autre catastrophe naturelle ayant frappé l'Indonésie cette semaine.

Une vingtaine des 32 morts ont été enterrés ensemble, certains corps n'ayant pu être identifiés après avoir été brûlés et défigurés par les cendres incandescentes crachées par le volcan lr 26 octobre.

Une cérémonie particulière a été organisée pour celui qui personnalisait le Merapi aux yeux des Indonésiens, "grand-père" Marijan, qui officiait comme "gardien spirituel" de la montagne. Il est décédé à 83 ans après avoir refusé de quitter sa maison malgré les risques d'éruption.

Le bilan humain aurait été bien plus élevé sans l'ordre d'évacuation de 19.000 personnes habitant sur les pentes du volcan lancé lundi par les autorités.

Le Merapi, considéré comme le volcan le plus actif d'Indonésie, continuait de cracher le 28 octobre des nuages de fumée grise mais son activité a fortement décru depuis deux jours.

"Le volcan est relativement calme. Nous allons évaluer son activité dans les prochains jours" avant de décider d'autoriser ou non les habitants à rentrer chez eux, a déclaré Subandrio, l'un des vulcanologues chargés de sa surveillance.

AFP/VNA/CVN

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