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Donald Trump exigeait un vote à la Chambre des représentants le 24 mars pour abroger et remplacer "Obamacare". |
Le message du président américain s'assimile à un ultimatum. Il a fait savoir au groupe majoritaire, réuni en urgence dans la soirée au Capitole, qu'il exigeait un vote à la Chambre des représentants vendredi 24 mars pour abroger et remplacer "Obamacare", quelle qu'en soit l'issue.
"Si cela échoue, on passera à autre chose que la santé", a résumé l'élu républicain Chris Collins. "Et Obamacare restera en place".
Un vote de procédure aura lieu vendredi 24 mars vers 10h00 (14h00 GMT), avant un vote final vendredi après-midi.
Initialement, le vote devait avoir lieu jeudi 23 mars, mais les chefs républicains avaient été obligés de reporter le scrutin face aux divisions internes. À la fin d'une folle journée de réunions d'un bout à l'autre de Washington, Donald Trump a sifflé la fin de la période de marchandages.
"Nous avons promis aux Américains que nous abrogerions et remplacerions cette loi défaillante", a déclaré Paul Ryan, président de la Chambre et architecte de la réforme. "Et demain, nous voterons". "Nous ne négocions plus, c'est fini", a martelé Chris Collins, qui votera oui. C'est le ministre du Budget Mick Mulvaney qui est venu délivrer le message aux parlementaires.
Promulguée il y a sept ans jour pour jour, la loi sur l'assurance maladie de Barack Obama est depuis la cible prioritaire des républicains, symbole selon eux d'une socialisation de la médecine.
À chaque échéance électorale, ils ont promis aux Américains de l'abroger dès qu'un républicain siègerait à la Maison Blanche. C'est le cas depuis le 20 janvier, mais la promesse est plus difficile à tenir que prévu.
Républicains divisés
L'opposition vient de la minorité démocrate, sans surprise, mais aussi de républicains modérés et d'un groupe d'ultra-conservateurs. Chacun estime que l'équilibre trouvé par les chefs républicains penche trop de l'autre côté :
- Pour les républicains modérés, abroger Obamacare est inacceptable si cela conduit à une hausse du coût de la santé et une perte de couverture pour des millions de personnes, ce que le plan républicain provoquera, selon les experts.
- Pour les ultra-conservateurs, la loi élaborée par les chefs républicains ne va pas assez loin dans le désengagement public d'un marché qui devrait, selon eux, être entièrement privé. Ils critiquent le fait que des dispositifs d'aides et des réglementations d'Obamacare soient conservées.
Ces derniers, regroupés dans le "Freedom Caucus", ont toutefois arraché des concessions. Ils ont obtenu la suppression de l'obligation pour les assureurs de couvrir les dix services essentiels instaurés par Obamacare, notamment les urgences, la grossesse et la maternité ou encore la santé mentale. Le but, disent-ils, est de faire baisser le prix de l'assurance pour les Américains qui ne voudraient pas se couvrir contre ces risques. Mais selon le principe des vases communicants, des concessions à une faction peuvent coûter des voix dans une autre.
On ignorait jeudi soir 23 mars si le nouveau texte sera adopté. Vendredi 24 mars, 192 élus démocrates et 237 républicains devraient être présents pour voter, ce qui place la barre à atteindre à 215 voix.