Trois blessés à Londres dans une attaque "islamiste" 

Une attaque au couteau "de nature islamiste" a fait trois blessés dimanche 2 février dans une rue commerçante du Sud de Londres, a déclaré la police qui a abattu l'assaillant, déjà condamné pour des délits terroristes.

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La police scientifique sur les lieux d'une attaque au couteau à Londres qui a fait trois blessés, le 2 février.

Le Premier ministre Boris Johnson a promis de détailler dès lundi 3 février "des changements fondamentaux" concernant le traitement des auteurs d'actes terroristes. Son gouvernement avait déjà annoncé un durcissement législatif à la suite de l'attaque qui a fait deux morts fin novembre à London Bridge, en plein centre de la capitale britannique, perpétrée par un jihadiste en liberté conditionnelle.

Dimanche 2 février, les faits ont eu lieu peu avant 14h00 (heures locale et GMT) dans le quartier d'habitation de Streatham, dans une rue animée.

Selon la police, deux personnes ont été poignardées par l'assaillant, qui portait un gilet explosif factice, et une troisième a été blessée par un éclat de verre provoqué par un tir des forces de l'ordre. L'une d'elles était jugée dans un premier temps grièvement blessée mais sa vie n'était plus en danger en fin de journée.

"L'incident a été rapidement déclaré de nature terroriste et nous pensons qu'il est de nature islamiste", a fait savoir la Metropolitan police dans un communiqué.

Le suspect a été identifié par la police comme étant Sudesh Amman, 20 ans. "Il avait été récemment libéré de prison et purgeait une peine pour des délits de nature islamiste", a expliqué Lucy D'Orsi, une responsable de la police, au cours d'une conférence de presse.

Diffusion de propagande jihadiste

Selon plusieurs médias, Sudesh Amman avait déjà été condamné en 2018 pour 13 délits terroristes après avoir en particulier partagé dans un groupe familial sur la messagerie Whatsapp un magazine lié à Al-Qaïda. Selon la chaîne de télévision Sky News, il a été libéré en janvier, après avoir purgé la moitié de sa peine de trois ans d'emprisonnement.

Aussitôt après les faits, l'empressement inhabituel de la police à qualifier les faits de "terroristes" avait surpris. Celle-ci avait auparavant dit que des agents de son unité antiterroriste se trouvaient sur place "dans le cadre d'une opération préventive", suggérant que l'assaillant était surveillé.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes armés en civil semblant tenir quelqu'un en joue, abrités derrière une voiture banalisée. Ils sont rapidement rejoints par des véhicules de police.

Un employé d'un salon de coiffure de la rue a dit avoir vu des policiers en civil pourchasser quelqu'un. "Ils ont tiré trois fois (...). Il est resté vivant plusieurs minutes", a raconté Karker Tahir, disant avoir vu un "gilet".

Un témoin a raconté à l'agence de presse PA avoir vu un homme portant une machette et des cannettes en métal pourchassé par un homme en civils.

Dans un communiqué, Boris Johnson a assuré que l'enquête chercherait à "établir tous les faits". "Demain (lundi 3 février), nous annoncerons de nouveaux projets de changements fondamentaux dans le système de traitement de ceux qui sont condamnés pour des faits de terrorisme".

Un policier dans le Sud de Londres, le 2 février, après une attaque au couteau à caractère "terroristee".

Fin novembre, une attaque au couteau a fait deux morts à London Bridge, un pont du centre de la capitale britannique, avant que l'assaillant, qui portait lui aussi un gilet explosif factice, ne soit abattu par la police.

Son auteur, Usman Khan, 28 ans, était un ancien détenu pour des faits de terrorisme libéré à mi-peine. Il avait été condamné à 16 ans de prison pour un projet inspiré d'Al Qaida de création d'un camp d'entraînement au Pakistan et d'attentat à la bombe contre la Bourse de Londres.

Depuis, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé un projet de loi en vue d'aggraver les peines pour les auteurs d'actes terroristes, interdisant leur libération anticipée, tandis que le budget alloué à la lutte antiterroriste doit être augmenté.

Alors en pleine campagne électorale, le dirigeant conservateur avait été accusé, y compris par des proches des victimes, de récupération politique.

"Les terroristes cherchent à nous diviser et à détruire notre mode de vie. A Londres, nous ne les laisserons jamais y parvenir", a réagi le maire de la capitale Sadiq Khan dans un communiqué.

AFP/VNA/CVN

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