Trân Van Hành, le "sorcier des litchis"

Trân Van Hành est le pionnier de la culture du litchi bio à Giap Son, une commune de la province de Bac Giang. Il est surnommé "le sorcier des litchis" par les habitants locaux.

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Trân Van Hành dans son verger de litchis.

En 2012, Trân Van Hành décide de changer de technique pour la culture de ses litchis parce que le modèle qu’il appliquait jusqu’alors ne le satisfaisait pas en termes de rendement et de qualité.

Avec cette nouvelle technique, le litchi pousse à partir du tronc plutôt que sur la branche. M. Hành obtient une productivité 20% plus élevée, ses fruits sont plus gros, plus beaux et plus savoureux que les années précédentes. De plus, ils sont plus faciles à récolter depuis le tronc, et donc la main-d’œuvre peut être réduite de moitié.

"La production augmente mais nous n’avons pas besoin d’autant de ressources humaines. Ma famille récolte annuellement environ 30 tonnes et le prix du kilo s’élève à 25.000 dôngs. Notre vie s’est considérablement améliorée grâce à la mise en place de cette nouvelle méthode de culture", partage-t-il.

Un verger 4.0

Avec son verger de 3 ha, sa famille gagne chaque année près d’un milliard de dôngs. Elle peut vendre ses litchis sur des marchés exigeants que sont l’Europe et le Japon grâce au label de qualité que ses fruits ont obtenu. Le "sorcier" a rapidement appliqué la méthode miracle à l’ensemble de son verger et y a initié ses voisins. Il souhaite que la commune devienne une zone de culture du litchi portant un label de qualité.

Le litchi de Luc Ngan a atteint son prix le plus élevé en 2019 alors que le district consacrait pour la première fois une grande surface à la culture bio - près de 20 ha. Même si la tendance se généralise, la famille de Trân Van Hanh continue d’être l’un des foyers pionniers de ce mouvement. "Avec 20 autres foyers, nous cultivons du litchi aux normes de qualité exigées : cette méthode nous rassure car elle ne pollue pas et ne laisse pas de résidus phytosanitaires. La qualité du fruit est bien meilleure, son goût est plus doux et parfumé", confie M. Hành.

Afin de répondre aux critères du label bio, M. Hành doit respecter des règles strictes. Il a également équipé son verger de caméras de surveillance et consigne les soins dispensés aux arbres sur un journal électronique. Il a dû investir pour les engrais et les systèmes d’irrigation et phytosanitaire, ce qui explique que le litchi bio coûte plus cher que le litchi classique.

La production de litchis à partir du tronc simplifie la récole.

"La culture du litchi de Luc Ngan s’inscrit maintenant dans l’agriculture durable. Nous voulons promouvoir le label pour encourager le pays à consommer des produits de meilleure qualité et diversifier nos débouchés à travers le monde", précise-t-il.

Selon le Comité populaire de Luc Ngan, le district a déployé la culture bio du litchi à titre expérimental pour la première fois en 2019, en coordination avec les entreprises. Les propriétaires des vergers choisis mettent à profit leur grande expérience du métier pour assurer la qualité requise par le label.

Le litchi biologique est ensuite soigneusement sélectionné et emballé dans des boîtes en carton fabriquées au Japon. Son prix sur place s’élève à 200.000 dôngs pour une boîte de 12 fruits estampillée de la certification d’origine contrôlée. Ainsi, les consommateurs peuvent obtenir les informations sur les produits à l’aide de leur smartphone.

Un litchi haut de gamme

Selon Cao Van Hoàn, secrétaire adjoint de l’organisation du Parti du district de Luc Ngan, le prix du litchi bio est 3 à 7 fois plus élevé que celui du litchi traditionnel. À la fin de la saison de l’année dernière, le district a hautement apprécié le modèle expérimental développé par la famille de Trân Van Hành.

Toutefois, la culture bio est exigeante et son implémentation dans le district se fera de manière progressive. En 2020, Luc Ngan compte ses 20 ha de litchi bio et s’emploie à en augmenter la surface en traitant la terre afin qu’elle réponde aux normes VietGAP (bonnes pratiques agricoles vietnamiennes) et GlobalGAP (bonnes pratiques agricoles mondiales).

Pour exporter plus vers le marché japonais, les agriculteurs doivent assurer la traçabilité de leurs fruits, remplir un journal électronique de soins. Ils sont supervisés par le Département de la protection des végétaux, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Afin de respecter les normes de sécurité sanitaire, ils doivent appliquer des règles strictes en termes de résidus phytosanitaires et satisfaire les exigences du Japon.

Texte et photos : Mai Huong - Toàn Vu/CVN

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