Prudence dans la sélection des projets d’IDE

Le Vietnam a l’occasion d’attirer une "vague" de transferts de fonds d’investissement direct étranger, en particulier venant de Chine. Cependant, il est nécessaire de rester rigoureux dans la sélection des dossiers, selon Lê Xuân Sang, directeur adjoint de l’Institut national d’économie.

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Beaucoup de pays investisseurs envisagent de délocaliser leurs usines de Chine. Que pensez-vous de l’opportunité du Vietnam d’accueillir cette vague de transferts de fonds d’investissement direct étranger (IDE) ?

Il est vrai qu’il y a eu récemment un déplacement des fonds d’IDE de Chine, principalement parce que les investisseurs veulent limiter les risques liés au marché chinois, en raison de la guerre commerciale américano-chinoise et des impacts de la pandémie de COVID-19. Il s’agit d’une grande opportunité pour nous. Cependant, une opportunité va toujours de pair avec des risques. Si nous n’avons pas une bonne stratégie d’attraction et de sélection des fonds, le pays risque d’admettre des projets polluants, utilisant des technologies obsolètes ou consommant beaucoup d’énergie.

En cherchant une nouvelle destination, de nombreux investisseurs de pays et territoires tels que la République de Corée, Taïwan (Chine), le Japon... pensent au Vietnam. La participation du pays à deux accords de libre-échange de nouvelle génération que sont l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) ainsi que l’Accord de libre-échange Vietnam - Union européenne (EVFTA) constitue des bases solides pour renforcer la confiance des investisseurs.

Mais le Vietnam n’est pas le seul à vouloir profiter de cette grande opportunité d’attirer les IDE. D’autres pays d’Asie du Sud-Est comme la Thaïlande, la Malaisie ou l’Indonésie sont aussi en lice. Comment faire, selon vous, pour avoir un avantage concurrentiel ?

Afin d’être attractif aux yeux des investisseurs étrangers et concurrencer les pays de la région comme la Thaïlande et l’Indonésie notamment, le Vietnam doit continuer d’améliorer son environnement des affaires et moderniser son système d’infrastructures, en particulier les ports maritimes. Parallèlement, nous devons rehausser la qualité de nos ressources humaines, notamment former plus de main-d’œuvre qualifiée, et créer une connexion forte entre petites et moyennes entreprises et géants industriels en vue de valoriser au maximum notre chaîne d’approvisionnement.

Autre remarque, je pense que les localités ne doivent pas abaisser les normes d’évaluation et d’examen des projets. Au contraire, il leur faut être plus sévères dans la sélection en vue de ne choisir que des projets de haute qualité.

Les experts recommandent une sélection rigoureuse pour accueillir des projets d’IDE de qualité.

L’industrie auxiliaire du pays ne répond pas encore aux exigences des entreprises d’IDE, un point faible face aux autres pays dans la course. Qu’en pensez-vous ?

La faiblesse de l’industrie auxiliaire complique la capacité du Vietnam à absorber les flux d’IDE. Je pense qu’outre la création de conditions favorables au développement des entreprises de ce secteur, il est nécessaire d’évaluer correctement l’état, la position et la stratégie de développement de cette industrie dans le réseau de production régional et mondial. C’est à ce moment que le gouvernement valorise son rôle de conducteur. Il doit réviser l’industrie auxiliaire pour développer des secteurs dont le pays a besoin dans le contexte actuel.

L’industrie auxiliaire jette les bases pour développer une industrie compétitive et durable. Le gouvernement a confié au ministère de l’Industrie et du Commerce de mettre en œuvre le programme 2016-2025 de développement de cette industrie. Celui-ci a permis aux entreprises d’appliquer des normes et un système de gestion de la qualité modernes, d’améliorer la qualité de leurs produits, de participer à la chaîne d’approvisionnement mondiale, et d’augmenter le taux de localisation dans l’automobile, le textile, les chaussures et les produits électroniques.


Linh Thao/CVN

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