Traité nucléaire INF: échec des discussions américano-russes à Genève

Les États-Unis et la Russie se sont mutuellement accusés mardi 15 janvier de mettre en péril un important traité sur les armes nucléaires datant de la Guerre froide, dont Washington a menacé de se retirer à la mi-février.

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Les États-Unis et la Russie se sont mutuellement accusés le 15 janvier de mettre en péril un important traité sur les armes nucléaires datant de la Guerre froide, dont Washington a menacé.

Des diplomates russes et américains ont mené mardi 15 janvier à la mission russe à Genève des discussions sur ce traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), sans parvenir à un terrain d’entente. La sous-secrétaire d’État américaine chargée du Contrôle des armements et des Affaires de sécurité internationales, Andrea Thompson, a jugé la réunion de "décevante car il est clair que la Russie continue d’être en violation flagrante du Traité".

"Notre message a été clair: la Russie doit détruire son système de missile non conforme" aux règles, a-t-elle affirmé, ajoutant que la délégation américaine informera ses alliés et partenaires de la situation lors d’une réunion mercredi 16 janvier à l’OTAN. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a estimé pour sa part que les États-Unis seront "complètement" responsables d’une rupture du traité.

"Après ce contact à Genève, nous voyons clairement l’ambition de Washington d’aller jusqu’au bout dans son intention de détruire cet accord", a affirmé M. Riabkov, cité par les agences russes, dénonçant "les exigences sans compromis et péremptoires" des États-Unis. "Dans l’ensemble, il est forcé de constater qu’il n’y a eu aucune avancée" à Genève, a-t-il ajouté, précisant qu’aucune autre rencontre entre les deux pays n’est prévue pour l’instant.

Le temps presse

Le traité INF de 1987, en abolissant l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5.500 km, avait mis un terme à la crise des euromissiles déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales. L’OTAN et les États-Unis accusent Moscou de violer le traité INF par la mise au point d’un nouveau système de missile, des accusations rejetées comme "sans fondement" par la Russie qui accuse en retour Washington de violer ce traité.

Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ces missiles peuvent frapper les villes d’Europe en quelques minutes après avoir été tirés de l’intérieur du territoire russe et peuvent porter des charges nucléaires. Les États-Unis ont adressé le 4 décembre un ultimatum de 60 jours à la Russie pour se conformer aux obligations du traité. "Nous suspendrons nos obligations dans 60 jours, à moins que la Russie ne respecte ses obligations de manière vérifiable", avait ainsi annoncé le secrétaire d’État américain Mike Pompeo à l’issue d’une réunion avec ses homologues de l’OTAN au siège de l’Alliance à Bruxelles.

Le délai de 60 jours correspond à la prochaine réunion des ministres de la Défense de l’OTAN les 14 et 15 février 2019. La menace américaine n’a pas ébranlé Moscou. À la mi-décembre, le président russe Vladimir Poutine a dévoilé les projets de son pays si les États-Unis se retirent du traité, assurant que la Russie développera des missiles stratégiques jusqu’alors interdits par cet accord.

"Il faut continuer à expliquer avec insistance à la partie américaine la contre-productivité de leur tentative de faire pression sur la Russie, et d’autre part la nocivité et la gravité des conséquences" d’un retrait américain, a expliqué mardi 15 janvier M. Riabkov. "Nous sommes prêts à dialoguer sur un principe d’égalité, de respect mutuel, sans mettre en avant des ultimatums", a-t-il encore ajouté.


AFP/VNA/CVN

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