Le sort du Brexit suspendu au vote du Parlement britannique

Le sort du Brexit est suspendu au vote mardi 15 janvier des députés britanniques, qui se prononceront dans la soirée sur l'accord de divorce conclu avec Bruxelles, à moins de trois mois de la date prévue de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

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La Première ministre britannique Theresa May devant les députés, le 14 janvier à Londres (capture d'écran/ AFP Photo/PRU).

Si les députés se prononcent en faveur du texte, le Brexit sera effectif le 29 mars à 23h00 GMT, et Londres et Bruxelles pourront commencer à discuter de leur future relation commerciale après une période de transition prévue pour durer jusque fin 2020 et censée adoucir la rupture après 40 ans de mariage. Mais dans l'éventualité, jugée plus que probable, d'un rejet, le pays entrera "en territoire inconnu", a prévenu de la Première ministre Theresa May. Elle a mis en garde contre une sortie sans accord ou même le maintien du pays au sein de l'UE.

Le vote, prévu à partir de 19h00 GMT, met fin à une période de tractations et d'agitation intenses dans la classe politique britannique. Celle-ci a été incapable de se mettre d'accord sur quel Brexit mettre en œuvre, entre partisans d'une rupture nette et ceux qui souhaitent au contraire le maintien de liens étroits. Initialement prévu en décembre, ce vote avait été reporté à la dernière minute par Mme May pour éviter une défaite annoncée et se laisser le temps d'obtenir des "assurances" supplémentaires de la part des dirigeants européens, destinées à convaincre les parlementaires britanniques de voter le texte.

Lundi 14 janvier, Downing Street a publié une lettre signée par le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, dans laquelle ils affirment que l'UE "ne souhaite pas" que la disposition controversée du "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais) entre en vigueur, et que dans l'éventualité ou celle-ci devait être appliquée, elle le serait "seulement de manière temporaire". Cette option de dernier recours prévoit de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, si aucune solution alternative n'était trouvée à l'issue de la période de transition. Elle est particulièrement décriée par les "Brexiters", qui y voient une forme d'amarrage à l'UE pour une période indéfinie.

"Rien n'a changé"

Mais les assurances européennes n'ont pas convaincu. "Il n'y a rien de nouveau, rien n'a changé", a déploré Nigel Dodds, député du parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP. Or le soutien du DUP est indispensable à Theresa May pour disposer d'une majorité absolue au Parlement. Cette lettre "ne fournit pas les garanties juridiques qui avaient été promises à cette assemblée", a déploré le leader de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, estimant que le texte était "exactement le même" que celui qui avait été soumis une première fois en décembre.

Son point de vue était partagé dans l'opposition par les libéraux-démocrates, et les nationalistes écossais du SNP. Au sein du Parti conservateur de Mme May, les appels à rejeter l'accord se sont multipliés. "La seule manière d'obtenir une modification de l'accord de retrait, une modification négociée, consiste à rejeter l'accord actuel", a soutenu l'ancien ministre du Brexit Dominic Raab, qualifiant le texte de "médiocre". Dans une ultime tentative visant à convaincre les députés d'adopter l'accord, Theresa May a estimé lundi 14 janvier qu'un rejet du texte "causerait un préjudice catastrophique à la confiance du peuple dans le processus démocratique et dans ses responsables politiques".

"Extension possible"

Mais face à l'hostilité des députés, la dirigeante britannique n'a pas pu écarter totalement l'hypothèse d'un report de la date du Brexit. "Je ne crois pas que la date du 29 mars doive être retardée", mais "certains ont l'intention de trouver un moyen d'empêcher" la mise en œuvre du Brexit, a-t-elle concédé lundi 14 janvier au Parlement. Cette éventualité, de plus en plus évoquée par des députés britanniques, bénéficierait de soutiens côté européen.

À Strasbourg, plus de 100 députés européens se sont engagés lundi à soutenir un report de la date si le Royaume-Uni le réclame, si cela peut éviter un divorce sans accord, dans un courrier destiné aux Britanniques. "Partir sans un accord serait un désastre pour tous les partis impliqués, aussi bien pour les citoyens britanniques que les citoyens européens", écrivent les eurodéputés signataires du courrier, dont le président du groupe socialistes et démocrates (S&D), Udo Bullman, et l'écologiste belge Philippe Lambert. Cependant, "une prolongation après le 29 mars est possible, mais pas au-delà du 30 juin car le nouveau Parlement européen sera constitué", a déclaré une source diplomatique, en référence aux prochaines élections européennes.


AFP/VNA/CVN

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