Raison invoquée: chaque jour, la ville accueille de nouveaux migrants, ce qui a pour conséquence de modifier la structure démographique. Les enquêtes menées en 2006 montrent qu'environ 25% à 30% des tuberculeux sont des immigrés. Ces derniers, venus des provinces chercher un emploi dans la ville, vivent dans des conditions précaires et sont employés le plus souvent dans des secteurs de travail à forte pénibilité. Ce qui les rend plus sensibles à la tuberculose et à sa propagation.
Face à cette situation, Hô Chi Minh-Ville a décidé de réagir. La ville a récemment mis en place, à titre expérimental, des modèles de gestion des tuberculeux originaires des localités hors de la ville pour que ces derniers puissent accéder gratuitement aux services de dépistage et de traitement dans des centres spécialement créés à cet effet. Ces centres se trouvent dans les arrondissements de 8e, 10e et de Tân Phu, Binh Chanh, Binh Tân, Thu Duc. Cette initiative a permis de doubler les cas de dépistage et de traitement de la maladie. De même, le taux des malades immigrés, qui ont abandonné tout traitement, a connu une baisse de 40%. Le programme de lutte contre la tuberculose met à disposition des patients une carte, leur permettant d'avoir accès à n'importe quel établissement de traitement.
Parallèlement, le programme anti-tuberculose tisse des liens avec le réseau privé de la santé, qui s'oriente de plus en plus vers les programmes de lutte contre les maladies dans la ville. L'arrondissement de Tân Phu et le 3e sont les pionniers dans la coopération publique-privée dans le contrôle et la maîtrise de la tuberculose. Un aide-mémoire a d'ailleurs récemment été signé dans ce but entre Nguyên Van Châu, directeur du Service municipal de la santé, Nguyên Huy Dung, du Programme municipal anti-tuberculose, et Duong Quang Trung, président de l'Association de pratique de métiers de médecin et de pharmacien privés. En vertu de ce document, les 2 parties coordonneront leurs actions dans la formation du personnel et la distribution de la licence aux établissements sanitaires privés qui traitent la tuberculose. Pour leur part, les établissements sanitaires privés devront rédiger des rapports périodiques sur les résultats concernant le traitement de la tuberculose au Service municipal de la santé.
D'après Trân Ngoc Buu, de l'hôpital Pham Ngoc Thach, si cette collaboration se resserre, elle permettra aux patients des établissements privés d'accéder au programme national anti-tuberculose. Ce qui aidera à porter le taux de dépistage du foyer d'infection à 81% à Hô Chi Minh-Ville. Le taux de contagion sera ainsi réduit d'au moins 8% par an et permettra aussi de réduire considérablement le taux de résistance au traitement classique de la maladie.
Quang Châu/CVN