>>Le cœur du tourisme de Quang Binh
Les caves et grottes du Parc national de Phong Nha-Ke Bàng, de plus de 85.700 ha, présentent non seulement un grand intérêt sur le plan touristique, mais servent aussi de lieu de recherche pour les scientifiques vietnamiens et étrangers, en particulier dans les domaines de la géologie, de la géomorphologie et de la biodiversité. Certaines d’entre elles sont aussi des vestiges archéologiques et historiques de grande valeur.
Cependant, le président du Comité populaire de Quang Binh, Nguyên Huu Hoài, ne peut s’empêcher d’évoquer les difficultés qui entravent l’exploitation de cette région. «Nous considérons Phong Nha-Ke Bàng comme un cadeau inestimable, une perle précieuse que la nature a donné à Quang Binh. Cependant, cette perle doit être polie afin qu’elle puisse faire sentir ses effets», reconnaît-il.
Au premier plan des préoccupations pour mettre en valeur le site, l’investissement dans le tourisme à Phong Nha-Ke Bàng qui constitue un objectif de première nécessité pour la province. À ce jour, les crédits globaux pour la construction de ses infrastructures se sont élevés à plus de 500 milliards de dôngs, dont plus de 200 milliards issus du budget public. Sans compter les recettes provenant de la vente de services et de voyages du Centre du tourisme de Phong Nha qui sont réinvestis chaque année dans le tourisme du Parc national. Et au chapitre des dépenses, il ne faut pas oublier la formation des ressources humaines au service du tourisme dans les zones aux alentours de Phong Nha, dans laquelle Quang Binh a beaucoup investi.
Pour attirer davantage de visiteurs, chaque année, la province et le Parc national mènent de nombreuses activités de promotion du tourisme de Phong Nha-Ke Bàng à l’étranger, ainsi qu’à Hô Chi Minh-Ville, Hanoi et d’autres grandes villes et provinces du pays. «Nous avons achevé la planification de développement durable du tourisme de la zone de Phong Nha-Ke Bàng, dont des conseils techniques et des orientations pour la population locale, en vue d’une exploitation durable des valeurs de la biodiversité pour améliorer leur revenu et lutter contre la pauvreté», explique Nguyên Huu Hoài.
Une «mine d’or» à exploiter
Mais, malgré ces efforts, le tourisme à Phong Nha-Ke Bàng n’obtient pas encore les résultats escomptés. Et le président du Comité populaire provincial en souligne plusieurs causes.
D’une part, Quang Binh se situe loin des locomotives du pays comme Hô Chi Minh-Ville et Hanoi. D’autre part, les conditions climatiques et météorologiques ne sont pas favorables aux activités touristiques tout au long de l’année. Par exemple, lors de la saison des pluies chaque année, les visites des grottes à Phong Nha, les randonnées écologiques et les parcours d’aventure doivent être suspendus de nombreux jours en raison des inondations.
Il y a également un manque flagrant de coopération entre voyagistes de la province comme du pays, d’où des circuits et produits touristiques encore peu attractifs.
Enfin, les projets touristiques sont mis en œuvre trop lentement et sont encore peu efficaces. Les infrastructures, services et ressources humaines ne répondent pas suffisamment à la demande...
«Ces dernières années, la province a voulu investir davantage dans le tourisme de Phong Nha-Ke Bàng, mais elle n’a pas pu le réaliser en raison des difficultés de la situation socio-économique», reconnaît Nguyên Huu Hoài qui souligne une autre difficulté liée au caractère particulier du site : le développement du tourisme dans le Parc national de Phong Nha-Ke Bàng est différent d’autres destinations touristiques. En effet, il est soumis de façon inaliénable à la préservation des valeurs du patrimoine. Par conséquent, «il faut nécessairement une feuille de route conforme à la planification fixée, en évitant que les avantages économiques n’affectent la préservation du site», insiste-t-il.
Recherche de partenaires
Étant une province pauvre, Quang Binh cherche toujours à être attractif pour les investisseurs afin de développer son tourisme. À cet effet, en plus de ceux à Hô Chi Minh-Ville et Hanoi, des programmes de promotion de l’investissement ont été mis en oeuvre en Corée du Sud, en Allemagne et dans certains pays expérimentés dans le domaine de l’écotourisme dans des parcs nationaux. «Nous recherchons actuellement des partenaires enthousiastes, qui ont suffisamment de capacités, de conditions et d’expériences en vue d’une collaboration dans l’investissement dans l’exploitation des grottes, la création de nouveaux produits touristiques, des projets de loisirs, la préservation, la protection de l’environnement touristique...», annonce Nguyên Huu Hoài.
De fait, la province a déjà reçu une dizaine de projets touristiques à Phong Nha-Ke Bàng. Mais suite aux difficultés économiques, les investisseurs peu fiables sont partis. Il ne reste plus que le groupe Truong Thinh de la province qui a investi plus de 150 milliards de dôngs pour une exploitation performante de la grotte de Thiên Duong.
Le développement du tourisme de Quang Binh s’appuie sur la découverte des grottes de Phong Nha-Ke Bàng.. Photo : Thanh Hà/VNA/CVN |
Pour Quang Binh, le développement du tourisme local s’appuie sur la découverte des grottes de Phong Nha-Ke Bàng. L’accent est mis sur l’exploitation de Son Doòng, proclamée la plus grande caverne du monde. «Mais je souligne que l’exploitation de Phong Nha-Ke Bàng au service du tourisme doit être lié à la préservation pour assurer un développement durable, à travers des programmes d’amélioration de la conscience de la communauté, de suivi de la biodiversité, de développement économique de la zone tampon...», conclut le président du Comité populaire provincial.
Faire de Phong Nha-Ke Bang un haut lieu du tourisme, en préservant la qualité de ce site naturel parmi les plus beaux du monde : un défi de taille pour la province de Quang Binh, un enjeu d’avenir pour des investisseurs entreprenants !
Nécessité de coordonner les actions
«Actuellement, les compagnies touristiques agissent en ordre dispersé. Par exemple, pour l’exploitation des grottes, nous nous occupons seulement de celles de Phong Nha et Tiên Son, alors que le groupe Truong Thinh ne s’intéresse qu’à la grotte de Thiên Duong. Les affaires de nos deux voyagistes seront meilleures si nous établissions des liens. Mais pour cela, il faudrait un +metteur en scène+ général, une stratégie globale de développement», selon Lê Thanh Loi, directeur du Centre du tourisme de Phong Nha.
Huy Quang/CVN