>> Cyclisme : Vingegaard, double vainqueur sortant, participera bien au Tour de France
>> Tour de France : la première étape promet déjà des étincelles
>> Avec Bardet en jaune, le peloton au révélateur de San Luca
Le coureur français Kévin Vauquelin lors de sa victoire sur la 2e étape du Tour de France, à Bologne, le 30 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Partir d'Italie donne visiblement des ailes aux coureurs français qui, après le triomphe de Romain Bardet la veille, ont récidivé grâce à un jeune coureur normand de 23 ans qui, pour son premier Tour, confirme tout le bien qu'on pensait de lui.
Dans un grand jour, l'ancien pistard a semé ses derniers compagnons d'échappée dans la deuxième ascension de la terrible côte de San Luca pour s'offrir son plus beau succès, le tout premier de son équipe Arkéa-B&B Hotels sur la Grande Boucle.
"C'est complètement dingue, hier j'étais au fond du seau. J'ai passé des semaines difficiles avec des déceptions", a rappelé d'un ton posé, sans euphorie, Kévin Vauquelin qui avait été terriblement déçu il y a dix jours en échouant à trois secondes du titre de champion de France du contre-la-montre.
Son magnifique exploit invite à se plonger dans les archives du Tour, un livre épais comme l'air suffoquant à Bologne. Et il faut tourner les pages jusqu'à l'année 1968 pour dénicher la dernière année où les deux premières étapes du Tour avaient été remportées par un coureur français.
Charly Grosskost avait réussi le doublé à l'époque, mais a connu un destin plus sombre, éclaboussé par un scandale de dopage et mort sur sa bicyclette en 2004 dans un accident de la route.
"Journée parfaite"
Bon en chrono, à l'aise lorsque la pente s'élève, Vauquelin est promis à un brillant avenir, peut-être même pour jouer un jour le classement général d'un grand Tour.
Le coureur français Kévin Vauquelin lors de sa victoire sur la 2e étape du Tour de France, entre Cesenatico et Bologne, le 30 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En attendant, il savourait son bonheur après s'être montré le plus fort d'une échappée de dix coureurs, dont son coéquipier Cristian Rodriguez et trois autres Français (Axel Laurance, Quentin Pacher, Jordan Jegat), qui a compté jusqu'à près de dix minutes d'avance sur le peloton.
"On a eu une journée parfaite. Je vais remercier grandement Cristian qui était très fort. Après je savais que dans la bosse j'étais plus punchy" que les deux derniers à l'accompagner dans le final, le Portugais Nelson Oliveira et le Norvégien Jonas Abrahamsen.
Basculant seul au sommet avec une trentaine de secondes d'avance, Vauquelin a conforté son avantage dans la rapide descente vers Bologne, demandant sans arrêt les écarts à l'oreillette ("j'étais un peu méfiant"), pour pouvoir savourer sa chevauchée fantastique, avec 36 secondes d'avance sur Abrahamsen.
Environ trois minutes derrière, la bataille des favoris faisait rage.
Pogacar-Vingegaard, retour vers le futur
Comme prévu, Tadej Pogacar a attaqué sur la fin de la côte de San Luca. Et, comme l'année dernière, le seul capable de le suivre a été Jonas Vingegaard, qui effectue pourtant seulement son retour à la compétition après trois mois à panser ses graves blessures (clavicule et côtes cassées, pneumothorax) consécutives à sa chute au Pays basque.
Le coureur slovène Tadej Pogacar (à droite) et le Danois Jonas Vingegaard (à gauche) lors de la 2e étape du Tour de France, entre Cesenatico et Bologne, le 30 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parti dans l'inconnu, le Danois s'est énormément rassuré. Et on a même cru dimanche revenir un an en arrière lorsque les deux se bastonnaient jour après jour, seuls au monde, avant que le Slovène ne craque en troisième semaine pour laisser filer Vingegaard vers un deuxième sacre consécutif.
Cette fois, Vingegaard a même relayé Pogacar dans la descente, sans que cela n'empêche Remco Evenepoel et Richard Carapaz de revenir juste avant la ligne. Primoz Roglic est lui arrivé 21 secondes derrière, comme Romain Bardet.
Pogacar prend donc le jaune pour la première fois depuis 2022 - dans le même temps que Vingegaard, Evenepoel et Carapaz - et ce dès le deuxième jour, ce qui est très tôt et entraîne son lot de contraintes protocolaires et médiatiques.
En décrassage sur le vélo à la fin de l'étape, il a d'ailleurs confié à Evenepoel qu'il avait essayé de laisser une petite cassure dans le final pour ne pas prendre le maillot jaune.
Mais le Slovène a prouvé qu'il savait jongler avec ces obligations sur le dernier Giro où il s'était déjà paré de rose après la deuxième étape pour le conserver jusqu'au but et s'imposer avec dix minutes d'avance sur la concurrence.
Le coureur slovène Tadej Pogacar après la 2e étape du Tour de France, à Bologne, le 30 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est bon d'être de retour en jaune. Je n'ai pas de marge au classement mais j'ai la confirmation que je suis en bonne forme", a dit celui qui vise le premier doublé Giro-Tour depuis celui en 1998 de Marco Pantani, enterré à Cesenatico où le départ a été donné dimanche sous l'oeil des parents du "pirate".
Pogacar succède pour six secondes à Romain Bardet qui n'aura donc passé qu'une journée en jaune. "C'était une belle journée quand même. De toute façon je n'aurais pas pu les accompagner", a déclaré le grimpeur auvergnat.
"Je suis très content qu'il y ait deux victoires françaises déjà. J'ai reçu un super coup de main de Romain Grégoire qui va en claquer une aussi, j'en suis sûr. Vive la France!", a-t-il conclu.
AFP/VNA/CVN