L'Italien Vincenzo Nibali à l'arrivée de la 10e étape du Tour de France, le 14 juillet à La Planche des Belles Filles. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Italien Vincenzo Nibali à l'arrivée de la 10e étape du Tour de France, le 14 juillet à La Planche des Belles Filles. Photo : AFP/VNA/CVN |
Cinq jours après l'abandon du vainqueur sortant, le Britannique Chris Froome, dans l'étape des pavés, le Tour a perdu son autre favori au départ de Leeds. Après dix jours de course, la 101e édition n'a plus d'ancien vainqueur dans ses rangs puisque le Luxembourgeois Andy Schleck (2010) a lui aussi été éliminé sur chute.
Contador est tombé sur la route glissante au bas de la descente du Petit Ballon, à plus de 90 kilomètres de l'arrivée, juste avant l'ascension du Platzerwasel.
Genou droit ensanglanté, le double vainqueur du Tour (2007 et 2009) a dû patienter sur le côté de la route pour se faire poser un bandage et changer l'une de ses chaussures, cassée dans le choc.
Reparti à plus de quatre minutes derrière le peloton, avec l'aide de plusieurs équipiers, il a capitulé peu après avoir grimpé le Platzerwasel et remercié l'équipier présent à ses côtés, l'Australien Michael Rogers. En pleurs, il a pris place dans la voiture de son équipe Tinkoff.
Le nouveau "chrono" de Martin
Cet abandon est le premier dans un grand Tour pour Contador, 31 ans, qui avait fait de la conquête du maillot jaune à Paris son objectif principal de la saison. Mais, depuis son succès de 2009, le Madrilène a cumulé les déceptions dans la Grande Boucle (déclassements en 2010, chute et 4e place en 2011, 5e en 2013).
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Résultat de la 10e étape et classement du général, par points et montagne du Tour de France. Photo : AFP/VNA/CVN |
Sous le ciel des Vosges, qui a copieusement arrosé le peloton entre quelques rayons de soleil, l'Allemand Tony Martin a ouvert une nouvelle fois la course. La veille, il avait mené une longue échappée victorieuse pour gagner à Mulhouse.
Cette fois encore, le champion du monde du contre-la-montre a roulé à n'en plus compter, derrière un groupe parti en éclaireur (avec Voeckler, Moinard et Riblon notamment). Il a continué après le regroupement au 64e kilomètre et a poursuivi l'effort pour maintenir l'écart à quelque 4 minutes sur le peloton qui avait ralenti très provisoirement l'allure après la chute de Contador.
Martin, dévoué à la cause de Kwiatkowski, n'a obtenu aucun relais dans son groupe (Voeckler, Moinard, Riblon, Wyss, Taaramae, Visconti). Il s'est écarté à 22 km de l'arrivée au pied du col des Chevrères, la 6e et avant-dernière ascension du jour, que les échappés ont abordée avec moins de deux minutes et demie d'avance.
Les promesses de Bardet et Pinot
Sur cette route étroite et très pentue (3,5 km à 9,5%), l'Espagnol Joaquim Rodriguez a pris une courte avance mais il a été rejoint dans la descente par trois de ses compagnons, Giovanni Visconti, Michal Kwiatkowski et Amaël Moinard. Les Chevrères se sont avérées trop raides pour Tony Gallopin, le porteur du maillot jaune, comme pour Pierre Rolland et l'Américain Andrew Talansky.
Dans la montée finale (5,9 km à 8,5 %), Rodriguez a lâché Kwiatkowski dès le premier kilomètre. Nanti d'une marge de 1 min 35 sec au pied, le Catalan a vu toutefois revenir à 1.500 mètres de la ligne Nibali, qui avait distancé ses adversaires sous la banderole des 3 derniers kilomètres.
Le Sicilien de 29 ans, soucieux de creuser l'écart, a démarré à nouveau aux 800 mètres pour devancer d'une quinzaine de secondes Thibaut Pinot, le premier représentant d'un cyclisme français en pleine réussite avec Jean-Christophe Péraud (4e dans le sillage de Valverde) et Romain Bardet (5e). Rodriguez a terminé à 52 secondes.
Au classement général provisoire, Nibali (vainqueur pour la 2e fois depuis le départ après son succès de Sheffield dans la 2e étape) a porté à 2 min 23 sec son avantage sur l'Australien Richie Porte.
Mais Bardet et Pinot, les deux grandes promesses françaises pour le Tour, ont pris place dans les six premiers à la veille de la journée de repos.
AFP/VNA/CVN