Les joueurs de la Nationalmannschaft avec leur trophée, 13 juillet à Rio. |
Grâce à un but de Götze à la 113e minute, la Nationalmannschaft succède au palmarès à l'Espagne, convertit en or son "Mineirazo" (7-1 contre le Brésil en demi-finale) et décroche sa quatrième étoile après le "miracle de Berne" de 1954, le sacre du "Kaiser" Beckenbauer en 1974 et celui de la génération Matthäus en 1990, année de la Réunification.
Elle égale l'Italie au nombre de sacres mondiaux (4), à une longueur du Brésil (5), tandis que l'Argentine en reste à deux (1978 et 1986) et que son capitaine Messi manque l'occasion d'égaler l'idole Maradona et d'entrer définitivement dans les coeurs de son pays.
À l'issue de cette 8e finale de Coupe du monde (record), l'Allemagne remporte son premier trophée depuis l'Euro-1996 et après une collection d'accessits qui l'avait consacrée comme l'équipe la plus régulière au plus haut niveau du XXIe siècle (2e au Mondial-2002, 3e au Mondial-2006, 2e à l'Euro-2008, 3e au Mondial-2010, demi-finaliste à l'Euro-2012).
Et c'est donc le grand espoir du "Fussball", qui peinait à devenir un joueur confirmé, qui a fait basculer la rencontre: Götze (22 ans) a repris un centre de Schürrle et trompé Romero d'un superbe enchaînement contrôle de la poitrine frappe croisée du gauche (113e).
"Super Mario", qui avait perdu sa place de titulaire au cours d'un tournoi décevant, est donc sorti du banc pour convoquer la gloire. Comme un symbole, "Götzinho" avait remplacé Klose (88e), sorti sous l'ovation du Maracana applaudissant l'attaquant de 36 ans qui a établi un nouveau record de buts en Coupes du monde (16), devant Ronaldo Fenômeno (15).
Götze oui, Messi non
L'Allemagne avait pourtant eu moins d'occasions nettes que son adversaire. Il y eut la tête de Höwedes sur le poteau sur un corner de Kroos (45e+1) et le tir à bout portant de Schürrle sur Romero (91e), rien d'autre de vraiment tranchant.
Alors que l'Albiceleste a accumulé les grosses occasions, dont deux manquées par Messi lui-même : un débordement mené quasiment jusqu'à la ligne de but, avant que Boateng ne sauve son camp (40e); et surtout cette frappe, depuis une bonne position à gauche, qui rase le poteau opposé (47e).
Le capitaine argentin Lionel Messi après sa défaite en finale du Mondial, le 13 juillet à Rio. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le quadruple Ballon d'Or, qui expédiait le coup franc de la dernière chance dans les tribunes en toute fin de match, risque de méditer encore longtemps cette occasion manquée, reflétant un match terne de sa part, dans le droit-fil de sa demi-finale face aux Pays-Bas (0-0 a.p., 4-2 t.a.b.).
Mais l'Argentine aurait pu aussi l'emporter si Higuain avait cadré sa demi-volée, seul devant Neuer à l'entrée de la surface, ou si Palacios avait lui aussi cadré son lob, seul devant Neuer (97e)...
C'était un match à gagner, et surtout à ne pas perdre, d'où un engagement, une agressivité, une tension extrêmes transpirant d'un enjeu suprême, dans un Maracana des grands soirs où les chants des supporters des finalistes rivalisaient avec ceux des Brésiliens chambrant gentiment Maradona, et soutenant plutôt le bourreau de la Seleçao que le grand rival.
Crispations
Un match à ne pas perdre mais de haut niveau, plus riche en occasions et en frissons que la précédente édition, et pourtant quasiment jumeau de la finale de 2010 remportée par les Espagnols contre les Néerlandais sur un but d'Iniesta à la 116e minute.
Les joueurs allemands explosent de joie après leur victoire contre l'Argentine en finale du Mondial, le 13 juillet à Rio. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le match carioca répondait aux attentes, avec une certaine domination de l'Allemagne dans le jeu. Mais moins prégnante que précédemment dans la compétition. En face, Mascherano dirigeait la riposte et parvenait à crisper la Nationalmannschaft.
Mais l'entrejeu allemand a surtout été perturbé par des faits inattendus : Khedira, touché au mollet, a dû déclarer forfait juste avant le début et se faire remplacer dans le onze par Kramer. Lequel a dû quitter le terrain (32e) après avoir reçu un coup d'épaule dans la tempe peu avant de la part de Garay.
Joachim Löw a alors changé son dispositif tactique, avec Kroos reculant à la récupération et Özil reprenant le poste de meneur de jeu axial, tandis que Schürrle entrait sur l'aile gauche.
Kroos s'est aussi montré moins rayonnant qu'au cours du tournoi dont il a fini meilleur passeur (4 passes décisives, ex-aequo avec le Colombien Cuadrado) et Özil a élevé un peu son niveau, sans parvenir à sortir de le gros match qui aurait personnellement sauvé son tournoi.
Mais Götze, lui, l'a fait. Et cela suffisait au bonheur de l'Allemagne.
AFP/VNA/CVN