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Le coureur érythréen Biniam Girmay lors de sa victoire à l'arrivée de la 12e étape du Tour de France à Villeneuve-sur-Lot, le 11 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Slovène a franchi la ligne la tête baissée et l'épaule droite en sang pour aller s'engouffrer sans un mot dans le car de son équipe, encore sonné après un impressionnant vol plané à douze kilomètres de l'arrivée.
Le corps est meurtri et le débours est très lourd : 2 min 27 sec de retard sur le vainqueur du jour et une rétrogradation de la quatrième à la sixième place au classement général, à 4:42 du maillot jaune Tadej Pogacar.
Le leader de Red Bull-Bora était déjà tombé la veille et traine la réputation de goûter souvent au bitume, parfois par malchance, parfois par manque de dextérité, lui qui est venu au cyclisme très tard après une première carrière dans le saut à ski.
Vendredi 12 juillet, il n'a pas pu faire grand-chose lorsque le Kazakh Alexey Lutsenko a heurté un îlot séparateur en forme de boudin qui l'a fait partir en toupie en fauchant plusieurs coureurs.
Pogacar et ses deux poursuivants au général, Remco Evenepoel (à 1:06) et Jonas Vingegaard (à 1:14) sont passés sans encombre. Pas Roglic, éternel maudit, placé au mauvais endroit au mauvais moment et qui est passé par-dessus son vélo.
Pogacar compatit
Avec cette chute, le Slovène de 33 ans perd toutes ses chances de viser une première victoire finale dans le Tour, sachant qu'il faut déjà attendre de savoir s'il sera en mesure de repartir vendredi 12 juillet.
Le coureur slovène Primoz Roglic à son arrivée lors de la 12e étape du Tour, à Villeneuve-sur-Lot, le 11 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Cette chute a d'énormes conséquences pour nous. Mais le plus important maintenant c'est Primoz lui-même, en tant que personne et pas le résultat au Tour de France", a commenté, dépité, le directeur sportif Ralf Aldag.
Merijn Zeeman, directeur sportif de Visma-Lease a bike, a lui chargé l'organisation, responsable selon lui "à 100%" à cause d'un parcours avec "des obstacles sur la route que seuls les premiers coureurs pouvaient voir".
"Je suis désolé pour Roglic, il avait déjà connu tellement de malchance avant. Le classement général ne devrait pas se jouer sur une étape comme celle-là", a estimé Wout Van Aert, deuxième de l'étape.
"Je suis vraiment triste de voir Primoz tomber. Je sais qu'il est arrivé très préparé, et je m'attendais à le voir voler en dernière semaine", a également compati Pogacar, compatriote de Roglic, qui a lui-même été retardé en début d'étape par une chute devant lui.
"Je ne suis pas tombé mais j'ai cassé le vélo. Pas de stress, j'ai pu revenir tranquillement", a-t-il dit.
Le retour du COVID-19
Le crash de Roglic a impliqué plusieurs autres coureurs, dont Mathieu van der Poel, qui a manqué dans le final pour emmener son sprinteur Jasper Philipsen, sixième au final.
Le coureur érythréen Biniam Girmay lors de sa victoire sur la 12e étape du Tour de France, à Villeneuve-sur-Lot, le 11 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais cela n'aurait peut-être pas suffi de toutes façons, tellement Biniam Girmay marche sur l'eau en ce moment. Déjà vainqueur à Turin et à Colombey-les-Deux-Eglises, l'Erythréen, idole de tout un continent, à conforté son maillot vert en s'imposant devant un Wout Van Aert renaissant et l'Allemand Pascal Ackermann.
Arnaud Démare, qui a enfin montré son bout du nez en terminant troisième- "je me voyais gagner", a-t-il dit - a ensuite été déclassé pour avoir gêné Van Aert, tout comme Mark Cavendish, initialement cinquième.
"Je suis dans la forme de ma vie. Depuis que je porte ce maillot vert, je me sens super rapide", a savouré Girmay.
L'étape, animée par une échappée de quatre coureurs - l'infatigable Norvégien Jonas Abrahamsen et trois Français, Valentin Madouas, Quentin Pacher et Anthony Turgis, a été moins folle que celle de la veille dans le Cantal.
Mais les organismes commencent à couiner, d'autant qu'une forte chaleur s'est installée vendredi dans le Lot-et-Garonne. Et les abandons se multiplient comme ceux de Pello Bilbao, sixième l'an dernier, et Fabio Jakobsen.
Trois autres ont fini hors-délai, dont deux coéquipiers de Jasper Philipsen chez Alpecin, Soren Kragh Andersen et Jonas Rickaert, alors que Michael Morkov n'a pas pris le départ après avoir été testé positif au COVID-19.
"Notre équipe a pris une décision responsable", a estimé son coéquipier chez Astana, Mark Cavendish. "Je sais qu'il y a des coureurs dans le peloton qui continuent alors qu'ils ont le COVID. Mais on ne peut pas y faire grand chose", a ajouté le Britannique, remettant à l'ordre du jour une thématique qui pourrait venir jouer les trouble-fête pour la fin du Tour.
AFP/VNA/CVN