Euro-2024 : le "bus orange", douzième homme de la sélection néerlandaise

"À gauche ! À droite !" : avant la demi-finale entre les Pays-Bas et l'Angleterre mercredi 10 juillet, une marée orange danse dans les rues de Dortmund au son des enceintes du bus des supporters néerlandais, devenu une des grandes attractions de l'Euro.

>> Euro-2024 : l'Espagne brise le rêve allemand et file en demie

>> Euro-2024 : les Pays-Bas douchent les ardeurs turques

>> Euro-2024 : la France trop juste pour l'Espagne et pour la finale

Le bus des supporters néerlandais, l'Oranjebus au milieu des fans avant la demi-finale de l'Euro-2024 face à l'Angleterre, dans les rues de Dortmund, en Allemagne, le 10 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ce bus est le héros national ! Quand je vois la foule, j'ai des frissons", sourit Esther Huijmans, assise à l'étage supérieur sur une des banquettes style rétro, alors que des milliers de fans se pressent autour du véhicule.

Comme 34 autres bénévoles néerlandais, chauffeurs compris, elle a le privilège d'être membre de l'"Oranjebus", qui est de toutes les grandes compétitions de football auxquelles participent les Pays-Bas depuis 2004.

"Jamais on n'aurait pensé avoir un tel succès cette année", explique la femme de 48 ans, impliquée dans le projet depuis 10 ans.

Hormis son orange vif, cet engin quarantenaire n'a à première vue rien d'exceptionnel, mais il est suivi religieusement par les supporters jusqu'au stade avant chaque match.

"Sentiment patriotique"

L'événement est devenu viral sur les réseaux sociaux et source de fierté pour Sebastian Vamrimkhuy, 28 ans, qui voit le bus pour la première fois.

"J'ai comme un sentiment patriotique qui monte en moi, ça ne me ressemble pas", rigole cet employé dans l'événementiel sur une grande avenue de Dortmund. Il a fait deux heures de route depuis son pays pour gagner la Ruhr.

Certains fans, plus motivés que lui, collent littéralement le bus, malgré la présence de la police.

"On doit aussi se protéger face à autant de monde. Chacun des bénévoles a un rôle, certains éloignent les fans, d'autres s'occupent de la presse", explique Esther Huijmans.

Chauffeur remplaçant depuis un an, Jean-Pierre Piters connaît le "stress" de l'organisation des parades.

Un supporter des Pays-Bas allume un fumigène à l'arrière de l'Oranjebus, avant la demi-finale de l'Euro-2024 face à l'Angleterre, dans les rues de Dortmund, en Allemagne, le 10 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Mais on est comme une famille, ce n'est que du plaisir au final", savoure le retraité de 73 ans, passionné de conduite. Il espère remplacer bientôt le chauffeur historique du bus.

Le véhicule fétiche contribue-t-il à la bonne image des Néerlandais dans ce tournoi ? Selon un sondage du journal allemand Die Welt, 40% des allemands veulent voir les Néerlandais remporter l'Euro, loin devant l'Espagne et l'Angleterre encore en lice. Et les images des défilés de supporters oranges défilant joyeusement derrière leur bus avant les matches sont en tout cas omniprésentes.

Du Brésil au Qatar

L'histoire a débuté en 2003, lorsqu'un groupe de supporters Néerlandais a décidé d'acheter ce bus d'occasion, sur les routes depuis 1980, afin de représenter leur sélection à l'Euro-2004.

Aujourd'hui, il affiche plus de 100.000 km au compteur et a sillonné le monde : Brésil, Afrique du Sud, Qatar, Ukraine...

"Ces types sont là à chaque tournoi, c'est vraiment devenu le +groove+ néerlandais et ils nous rendent heureux", réagit Marco Hendriks, physiothérapeute de 49 ans.

Les supporters néerlandais défilent dans les rues de Dortmund autour de l'Oranjebus, avant la demi-finale de l'Euro-2024 face à l'Angleterre, en Allemagne, le 10 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'engouement est en revanche plus récent autour des compétitions de la sélection féminine : le bus ne les suit que depuis 2017.

Mais Esther Huijmans voit un net progrès depuis : "à Valenciennes, pendant la Coupe du Monde 2019 en France, on a mis le feu", se souvient celle qui travaille aussi à la FIFA.

L'Oranjebus n'échappe pas aux poids du temps : il a subi beaucoup de réparations ces dernières années et devient dur à conduire, confirme Jean-Pierre Piters.

"J'espère qu'on ira jusqu'à Berlin - lieu de la finale de l'Euro 2024 - et plus loin encore!", rêve Esther Huijmans. Et pourtant : le bus a été construit... en Angleterre.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top