>> Tour de France : modèle de résilience, Cavendish écrit l'histoire
>> Tour de France : le ton monte entre Pogacar et Vingegaard
>> La dixième étape du Tour de France : reprise en douceur
Le Belge de la formation Alpecin-Deceuninck Jasper Philipsen s'impose sur la 10e étape du Tour de France, à Saint-Amand-Montrond, en France, le 9 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Si fort l'an dernier où il avait écrabouillé le plateau de sprinteurs avec quatre succès, le Belge n'avait pas encore réussi à trouver l'ouverture depuis le départ à Florence, éclipsé notamment par un Érythréen, Biniam Girmay, étincelant.
Mardi, lancé par un train Alpecin parfait, Philipsen a mis fin au supplice après des jours à retourner, soir après soir, à son bus en maudissant la terre entière.
"On a eu une semaine de merde. Il fallait continuer à y croire", a admis le coureur d'Alpecin qui, pour l'occasion, a survolé les débats pour s'imposer avec deux vélos d'avance sur Girmay, Pascal Ackermann et tout le reste du peloton.
"C'est un soulagement, la semaine dernière n'a pas été une bonne semaine, elle était même interminable. On peut enfin montrer notre force", a-t-il insisté. Avec cette victoire, le Flamand se replace dans la lutte pour le maillot vert qu'il avait ramené à Paris l'an dernier, mais compte toujours 74 points de retard sur Biniam Girmay.
Le Belge de la formation Alpecin-Deceuninck Jasper Philipsen s'impose sur la 10e étape du Tour de France, à Saint-Amand-Montrond, en France, le 9 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Girmay "est toujours largement en tête. On va essayer de décrocher le plus de victoires possibles et on verra où on peut se retrouver", a-t-il dit.
Il reste a priori encore trois occasions, jeudi à Villeneuve-sur-Lot, vendredi à Pau et mardi prochain à Nîmes. Et l'espoir est permis, surtout si Alpecin peut reproduire la même démonstration collective que dans la ville natale de Julian Alaphilippe.
"Un sans-faute"
"C'était comme dans un manuel, un sans-faute", a commenté Robbe Ghys, un des membres du train gris, relayé par un Mathieu van der Poel en mode dragster après une première semaine plutôt anonyme pour ses standards.
Le Néerlandais de l'équipe Alpecin-Deceuninck Mathieu van der Poel pendant la 10e étape du Tour de France entre Orléans et Saint-Amand-Montrond, en France, le 9 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Un champion du monde qui vous lance sur une étape du Tour de France c'est quand même magnifique. Mathieu est tellement fort", a applaudi Philipsen, donnant un "10 sur 10" à son équipe.
"Mathieu était en pleine forme", a également constaté le manager de l'équipe, Christophe Roodhooft. "Au final, a-t-il ajouté, ça a été le sprint le plus facile de la semaine pour Jasper, un sprint comme on les aime, très rapide, avec le vent dans le dos".
Cette victoire permet de rabaisser d'un cran la tension chez Alpecin où la nervosité était palpable ces derniers jours. "Parler d'autre chose que de vélo hier lors de la journée de repos nous a fait du bien", a lâché Christophe Roodhooft.
"On était très déterminés ce matin, a expliqué pour sa part Van der Poel. On savait qu'il ne restait pas tant d'occasions que ça. En première semaine, on a eu du mal à mettre notre train en place mais il fallait que Jasper garde confiance. Le peloton est aussi plus fatigué maintenant et on peut faire des différences plus facilement."
Est-ce que c'est parce qu'il est fatigué justement ? Le peloton a en tous cas sacrément roupillé mardi, prolongeant la journée de repos par une longue procession sur des routes désespérément plates.
Ode au temps long
On comptait sur le vent pour animer la course en favorisant des bordures comme celles qui avaient fracassé les espoirs d'Alejandro Valvedere sur ces mêmes routes en 2013. Mais il n'aura pas soufflé assez fort.
Le peloton roule pendant la 10e étape du Tour de France entre Orléans et Saint-Amand-Montrond, en France, le 9 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plongé dans une douce torpeur parfois perturbée par une brève averse, le Tour de France a donc musardé jusqu'à Saint-Amand, sans la moindre échappée pour égayer l'ordinaire. Alors les coureurs se sont occupés comme il le pouvaient.
Pavel Sivakov, le coéquipier français du maillot jaune Pogacar, s'est amusé à jeter, avec succès, son bidon dans la porte d'un camping-car. Espagnols et Français ont commencé à se chamailler sur la demi-finale de foot à l'Euro.
Et même le réalisateur s'est efforcé de tromper l'ennui en zoomant longuement sur deux cygnes naviguant dans les eaux verdâtres d'un étang. Cette ode au temps long et à la sieste s'est seulement terminée en toute fin d'étape lorsque Philipsen est redevenu bolide.
Cela devrait changer du tout au tout mercredi lors d'une étape redoutable dans les monts du Cantal où les favoris devraient sortir de leur sommeil.
AFP/VNA/CVN